Que savons-nous des deux finalistes de la présidentielle au Niger ? Retour sur le profil politique des deux candidats Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane.
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a proclamé samedi matin les résultats provisoires des élections présidentielles et législatives couplées du 27 décembre.
Les deux candidats Mohamed Bazoum du parti au pouvoir (39,67% des voix) et Mahamane Ousmane de l’opposition, (16,99%), doivent se faire face au second tour qui est prévu le 21 février prochain.
Candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), le principal parti au pouvoir, Mohamed Bazoum est largement en tête du scrutin avec 39,67% des voix. Un score qui ne lui permet pas cependant de passer directement au premier tour.
Né le 1er janvier 1960 à N’Guigmi,, Mohamed Bazoum est plusieurs fois ministre.
Après ses études primaires et secondaires au Niger, Mohamed Bazoum débarque à Dakar avec son Baccaulauréat.
De 1979 à 1984, il fait ses études supérieures à l’Université de Dakar (Sénégal) à la faculté des lettres et sciences humaines au département de philosophie.
Bazoum est détenteur d’une maitrise en philosophie politique et morale, puis d’un diplôme d’études approfondies (DEA), option logique et épistémologie.
De retour au Niger où il sert comme enseignant en philosophie à Tahoua et à Maradi entre 1984 et 1991, Bazoum s’investit en syndicalisme dans le SNEN (Syndicat national des enseignants du Niger) avant d’intégrer le Bureau exécutif de l’USTN (Union syndicale des travailleurs du Niger).
Membre fondateur du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) en décembre 1990, il occupe le poste du Président du Comité exécutif national (CEN) en 2011 depuis l’accession de Mahamadou Issoufou à la magistrature suprême du Niger.
En 1998, Bazoum est arrêté avec plusieurs memebres de l’opposition, à la suite de la dénonciation de complot du président Ibrahim Baré Maïnassara.
Elu quatre fois député (1993, 2004, 2011 et 2016) de la circonscription spéciale de Tesker (Zinder) et plusieurs fois vice président de l’Assemblée nationale et président du groupe parlementaire du PNDS-Tarayya, Bazoum a également occupé plusieurs fonctions ministérielles.
Bazoum est ministre des Affaires étrangères de 1995 à 1996 et de 2011 à 2015.
De son poste de ministre d’État à la présidence (2015 à 2016) , il est nommé en avril 2016 ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses.
Le 31 mars 2019, il est investi candidat du PNDS Tarayya pour l’Élection présidentielle nigérienne de 2020 en vue de succéder au président Mahamadou Issoufou qui ne peut briguer un troisième mandat conformément à la constitution.
En juin 2020, Bazoum démissionne du gouvernement pour se consacrer à la campagne électorale.
Mahamane Ousmane, candidat d‘un parti de l’opposition
Le candidat du Rassemblement démocratique et républicain (RDR Tchandji) n’est pas un inconnu. En effet, Mahamane Ousmane a été ministre et président de la République du Niger.
Né le 20 janvier 1950 à Zinder, il a été le premier président de la République élu démocratiquement en 1993, avant d’être renversé par un coup d’État en 1996.
Après des études en Economie monétaire et financière en France et au Canada, Mahamane Ousmane rentre au Niger en 1980.
En janvier 1991, il fonde le parti politique Convention démocratique et sociale (CDS) d’aspiration social-démocrate.
Le 27 mars 1993, au cours de la première élection démocratique, il est élu président de la République avec 55,42 % des voix face à Mamadou Tandja.
Le 24 avril 1995, confronté à une crise économique et sociale, il signe un accord de paix avec la rébellion Touareg.
En septembre 1994, il est mis en minorité à l’Assemblée nationale par un retournement d’alliance.
En février 1995, il perd les élections législatives et nomme Hama Amadou, un des principaux chefs du parti majoritaire dirigé par le futur président Mamadou Tandja, au poste de Premier ministre.
Le 27 janvier 1996, il est renversé par un coup d’État militaire dirigé par le colonel Ibrahim Baré Maïnassara.
Une élection présidentielle controversée est organisée et remportée par Baré en juin 1996.
En décembre 1999, il élu président de l’Assemblée nationale. Il sera malheureux à la présidentielle de novembre 2004 où il échoue au premier tour avec 17,43 % des voix.
Son parti obtient 22 des 113 sièges lors des législatives de décembre 2004 (avec 17,36 % des voix), ce qui lui permet de rester à la tête de l’Assemblée nationale jusqu’en 2009.
Depuis avril 2004, Ousmane est président du comité interparlementaire sur des droits de l’homme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Il est aussi président du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis novembre 2006.
En décembre 2020, il porte la candidature Renouveau démocratique et républicain (RDE-Tchanji) pour l’élection présidentielle.
Selon la commission électorale, le second tour est prévu 21 février entre les deux candidats.
Ils vont devoir démarcher les deux autres candidats arrivés en troisième et quatrième position, avec respectivement 8, 95% et 7,07%, l’ancien Premier ministre Seini Oumarou et l’ancien ministre Albadé Abouba.
Les soutiens de ceux-ci seront déterminants dans la suite du scrutin.
Pour les législatives, le parti au pouvoir est largement en tête avec 80 sièges sur les 166 sièges disponibles.
L’Assemblée nationale du Niger compte 171 sièges au total, mais la diaspora nigérienne n’a pas pu participer aux élections pour élire ses 5 représentants au parlement, en raison de la pandémie du coronavirus.
BBC