Le G7, qui regroupe les syndicats d’enseignants les plus représentatifs du primaire et du secondaire, a refusé d’adopter le programme sur la « sexualité » proposé par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la culture (Unesco). Le refus des syndicalistes a mis dans tous ses états le représentant de l’Unesco au Sénégal présent au séminaire consacré à la question.
Alors que les esprits étaient tournés vers la fête de Noël, un séminaire se tenait en secret à Saly. La rencontre, qui a eu lieu du 21 au 23 décembre, portait sur le thème : «Education sexuelle et reproductive». Son objectif était de valider un nouveau module articulé autour d’un programme sexuel et devant être enseigné à partir de l’école primaire. Ont pris part à la rencontre les représentants du G7, des enseignants en SVT, des professeurs d’économie familiale, des responsables Genre au niveau national, le coordonnateur du Programme d’Appuis au Renouveau des Curricula (PARC), des responsables des éditeurs de curricula et des médecins.
Pour faire valider ce nouveau programme «Education sexuelle et reproductive», ses concepteurs ont tenté de l’insérer dans le module «Santé de la reproduction». Ce leur permettrait de ne pas être la cible des critiques acerbes dans un pays où la population reste intransigeante sur ce sujet. Dans ce nouveau module que l’Unesco considère comme une question socialement vive à cause du refus de la légalisation de l’homosexualité par la population, l’organisation onusienne veut encourager les jeunes à accepter les relations sexuelles de tout genre en changeant la notion de famille. Dans l’entendement de l’Unesco, la famille peut être constituée de deux personnes de même sexe qui ont la latitude d’adopter un enfant en cas de besoin.
Pour étayer cela, l’exemple du Premier ministre du Luxembourg qui a épousé une personne de même sexe a été donné. Qui plus, certaines matières comme l’Education physique ont été aussi ciblés par l’Unesco pour montrer aux élèves les positions sexuelles. Avec ce programme dont certains aspects se trouvent dans le module SVT, Economie Familiale et Education Physique, ses initiateurs veulent inciter les jeunes à ne plus stigmatiser les homosexuels, les bisexuels, les transsexuels et les lesbiennes. Ce programme apprendra aux élèves que l’homme peut disposer de son corps où il veut et quand il veut. Jugeant cela comme une déconstruction des valeurs sociales et religieuses, les membres du G7 sont sortis de leurs gonds. Dès le premier jour des travaux, les syndicalistes sont montés au créneau en exigeant une clarification du contenu du module.
A cet effet, ils ont bloqué les travaux. Irritée, l’équipe technique a accusé les syndicalistes de vouloir saboter la rencontre. Le troisième jour, avant de démarrer les travaux, le modérateur s’est d’abord félicité du fait que «les acteurs ont réussi à valider le programme malgré les bisbilles notées». Mais, cette déclaration a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. D’autant que les syndicalistes se sont fermement opposés à ce qu’une telle déclaration figure dans le procès-verbal. Ils ont exigé aussi que l’on tienne compte de leur réserve.
Pour lever toute équivoque, le Cusems, le Sels/A, le Senals/Fc, l’Uden, le Syndicat des inspecteurs et le Seams ont clairement précisé qu’ils n’ont pas validé le programme. Après ce refus massif, le représentant de l’Unesco qui a dirigé les travaux n’a pas caché sa colère. «Je suis triste, car je n’ai jamais eu autant de difficultés pour adopter un programme depuis que j’ai commencé. Pourtant, j’ai fait adopter ce même programme dans plusieurs pays d’Afrique», a-t-il clamé. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, un Inspecteur Général de l’Education et de la Formation (IGEF) a soutenu qu’ils ont la possibilité de faire adopter un module sans passer par les syndicats. Ce qui a fait dire à Dame Mbodj du Cusems que l’Etat du Sénégal a la volonté de faire adopter le programme LGBT dans le système éducatif. «C’est pourquoi, il veut accélérer la démarche». Pour éviter d’être pris au dépourvus avec la validation d’un tel programme, les syndicalistes ont décidé de se rendre auprès des chefs religieux et coutumiers et tirer la sonnette d‘alarme.
L’As Quotidien