Interpellé hier sur le débat autour de la suppression de la ville de Dakar, Babacar Diop de Fds les Guelewars qualifie cela de «bêtise». C’est ce qu’il a laissé entendre au sortir d’une conférence qui commémore la crise du 17 décembre 1962 au Sénégal.
«Ceux qui gouvernent ce pays, le Sénégal, n’ont pas de culture. Ils ne connaissent pas l’histoire des villes. Si c’était le cas, ils ne penseraient jamais à cela. Dakar est un pan de l’histoire du Sénégal. Je pense qu’ils vont revenir à la raison. C’est une bêtise. Dakar, c’est notre histoire. Dans la ville de Lamine Gueye, on élisait le maire bien avant les indépendances. Pour des problèmes politiciens, Macky Sall ne peut pas se le permettre. Les Dakarois ne doivent pas l’accepter. Il faut se mobiliser, Dakar est notre histoire», a plaidé Babacar Diop après la conférence sur la crise de 1962.
Le leader des Forces pour la démocratie et le socialisme (Fds) par ailleurs professeurs de Philosophie à l’Ucad soutient l’idée pour plus de reconnaissance pour Mamadou Dia, dit Maodo. «Cette conférence est une occasion de réhabiliter Mamadou Dia. Il y a des témoignages pour dire que Maodo n’a jamais voulu faire un coup d’État. Il a toute sa place dans l’histoire politique du Sénégal», affirme le docteur Babacar Diop. Qui souligne qu’au sortir de la crise de décembre 1962, c’est le peuple sénégalais qui a été le «perdant». A l’en croire, «si on avait laissé le Président Mamadou Dia travailler, on n’en serait pas à cette situation».
Militant du parti de Léopold Sédar Senghor, Babacar Diop rappelle que le Bds n’a pas seulement été créé par Senghor. Sur une dernière note, il incite l’Etat du Sénégal à faire mieux. «Un building ne suffit pas pour réhabiliter Mamadou Dia. Cela ne représente pas grand-chose par rapport aux œuvres de Maodo qui a beaucoup fait pour ce pays. Il mérite une université, des boulevards…», plaide M. Diop.
Émile DASYLVA