Leur garde à vue arrivée à son terme, 40 des 43 disciples de Serigne Modou Kara Mbacké, interpellés dans des centres de redressement ont été déférés, hier, au parquet. Ils sont poursuivis pour «association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires et traitement inhumain à l’encontre d’individus».
En garde à vue depuis le 28 novembre, 40 des 43 individus interpellés dans les centres de redressement de Serigne Modou Kara Mbacké, dénommés «Kara sécurité» ont été transférés, hier, au parquet. Ils sont poursuivis, entre autres, pour «association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires, traitement inhumain et dégradant à l’encontre d’individus». Ces derniers ont été arrêtés dans les quatre centres appartenant au guide religieux : six à Ouakam, treize à Guédiawaye, vingt à la Zone-B et quatre à Malika. Dans ces lieux, 353 personnes âgées entre 17 et 42 ans y ont été séquestrées, selon la Gendarmerie sénégalaise.
Dans leurs opérations du 26 au 28 novembre, d’après le communiqué de la Division de communication de la gendarmerie nationale (Dcgn), ces éléments de la Section de recherches déployés sur le terrain pour l’exploitation d’un renseignement sur un vol supposé d’un scooter, ont par la même occasion découvert trois autres scooters faisant l’objet de recherches et, par incidence, un lieu de regroupement de plusieurs individus, en majorité des jeunes, âgés entre 17 et 42 ans. Sur instruction de la supérieure hiérarchique, des perquisitions ont été menées dans certains endroits. Sur ce, informe la gendarmerie, le 26 novembre, d’abord, 18 personnes ont été découvertes aux Mamelles, sous la garde de 04 geôliers. Le lendemain, note le document, à Guédiawaye, 213 dont 7 mineurs, séquestrés dans un immeuble R+1 et entassés dans 08 chambres, ont été libérées.
D’après toujours les détails du communiqué, un transport effectué le surlendemain sur 02 autres sites situés à Malika et à la Zone B, avait permis de découvrir respectivement, 22 et 100 pensionnaires dont 01 fille âgée de 17 ans. Ce qui fait un total de 353 individus «séquestrés», selon la gendarmerie, placés sous haute surveillance et victimes de séquestration, de maltraitance, voire de torture. «Ils vivent dans des conditions sanitaires déplorables, dans des endroits présentés comme des daara de redressement, tenus par des disciples de Serigne Modou Kara. Les responsables se font appeler «commandant» et «colonel», avait relaté le document. «Plusieurs blessés ont été secourus et acheminés d’urgence au service de santé de la gendarmerie et à l’hôpital principal de Dakar, par les soins des éléments de la Section de recherches et du médecin chef de la Gendarmerie», renseigne-t-on.
Salif KA