Mamadou Diop Decroix fustige les liens de dépendance qui persistent même après les indépendances
Les massacres de Thiaroye 44 au Sénégal, ceux de Madagascar en 1947 et de Sétif en Algérie en 1954 et la poursuite de la guerre d’Indochine de 1946 à 1954 sont, selon Mamadou Diop Decroix, autant de moments significatifs dans la volonté de conservation de son empire par la France. Dans un communiqué, le député explique que, même après la guerre, alors que les peuples coloniaux devaient aller à l’indépendance, tout a été fait pour les maintenir dans les liens de la dépendance. D’ailleurs, pour le leader d’Aj/Pads, la conférence de Brazzaville de janvier-février 1944, ouverte par le Général De Gaulle, a été la première tentative de faire avaler la pilule aux peuples africains sous domination française. Cette conférence écartait l’indépendance et même l’autonomie en concédant avec peine la perspective de voir les colonies envoyer des élus au parlement français. «De leur côté, les peuples coloniaux et leurs avant-gardes sortis pour l’essentiel de la guerre, instruites par leur expérience de résistance sur les fronts anti nazis, décidèrent de mettre fin à la domination coloniale», dit le leader de And Jef/Pads.
Par ailleurs, Mamadou Diop Decroix affirme que dans le massacre de Thiaroye, des centaines de soldats africains qui croupissaient déjà dans les geôles nazies avant d’être débarqués à Dakar pour rejoindre leurs familles furent froidement et de manière planifiée, abattus parce qu’ils réclamaient leur dû avant de rentrer chez eux. Ainsi, il est clair pour Decroix que, cette réponse à des revendications simplement pécuniaires était totalement disproportionnée mais elle portait un message subliminal à toute force qui pourrait avoir la prétention de défaire la domination coloniale.
De plus, selon l’ancien ministre sous Wade, il en a été de même à Madagascar en 1947 où plus de 100 000 résistants malgaches qui revendiquaient l’indépendance furent à leur tour massacrés. Car pour lui, ce sont ces liens de dépendance que nous n’avons pas encore rompus.
Marième COLY
(Stagiaire)