Bien qu’épargné dans le dernier remaniement, le ministre de l’Environnement et du Développement durable n’est pas encore tiré d’affaires dans l’affaire des gazelles Oryx.
En plus de la question écrite du député Mamadou Lamine Diallo, les élus du peuple ne lui ont pas donné de répit par rapport à l’affaire dite des gazelles Oryx. Ils l’ont interpellé, demandé des explications et des comptes par rapport à cette affaire de transfert de gazelles Oryx de la réserve du Ferlo. Premier à ouvrir les hostilités, le député du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, Toussaint Manga. Il a demandé au ministre de faire la situation des gazelles et les bénéficiaires. «Lorsqu’on vous confie un département et que vous bénéficiez des biens de ce département, il y a un problème d’éthique. Vous devez vous amender et demander pardon au peuple Sénégal», dit-il. Le député Mame Diarra Fam va plus loin en faisant des railleries. Elle a demandé au ministre s’il a consommé les Oryx après les avoir rôti (dibi). «Quelles sont les personnes qui ont consommé ce dibi. On n’a oublié cette affaire», assène-t-elle. Quant au tonitruant député Abdou Mbacké Bara Dolly, il a insisté sur le mysticisme qui entoure la consommation de la viande de ces animaux.
«Les gazelles Oryx ne peuvent faire l’objet d’une transaction ou d’abattage»
Pour couper court, le ministre a rappelé que les espèces intégralement protégées, telles que les gazelles Oryx, ne peuvent faire l’objet d’une transaction commerciale internationale ou d’abattage. Le ministre précise que l’Etat a pris toutes les dispositions requises, afin de veiller au bien-être des espèces, dans le respect des principes généraux de la conservation de la faune sauvage. Il a également indiqué que le Sénégal a une solide expérience dans le domaine de l’élevage et de la faune sauvage. «Tout acteur intéressé par la gestion durable de cette faune en captivité ou semi captivité peut en manifester le besoin, se faire évaluer par ses services techniques et obtenir un protocole, après avoir rempli toutes les capacités requises pour leur conservation», indique le ministre.
Ces espèces ont été réintroduites au Sénégal à partir d’Israël en 1999. La réserve spéciale de la Faune de Gueumbeul a ainsi servi de site d’acclimatation de la faune sahélienne ré-introduite. Le Sénégal a reçu 8 gazelles Oryx d’Israël en 1999, puis deux autres de la France. Cette population de départ s’est développée et, en 2003, huit Oryx ont été transférés de la réserve de Gueumbeul à la réserve de la faune du Ferlo Nord, à Ranérou dans l’enclos de Katané. Aujourd’hui, explique-t-il, de huit individus, la population des Oryx est passée à 500 environ. L’effectif total des Oryx au Sénégal est estimé à date à 585 sujets localisés dans 9 sites différents dont 3 sont sous gestion publique (Gueumbeul, Katané et Parc Zoologique de Hann, un sous gestion communautaire et les 5 restants sont sous gestion privée».A en croire le ministre, ces populations d’Oryx forment 9 groupes dont l’objectif est de sécuriser les effectifs, avec des perspectives d’extension dans d’autres sites, au plan local, national, régional et international.
Magib GAYE