Les embarcations de pêche ont repris à Thiaroye-sur-Mer. Constat fait hier au niveau du quai de pêche de la localité. Les pêcheurs, trouvés sur place, étaient en train de rassembler leurs filets et de se préparer pour prendre le chemin de la mer.
Dans cette localité, les pêcheurs atteints de la maladie internés au niveau de la Maison de la femme ont été d’ailleurs libérés selon des sources médicales. «Nous sommes contents de cette décision des autorités de nous laisser reprendre le travail. Nous avons recommencé nos activités car nous n’avons que la mer pour nourrir nos familles. Nous ne comptons que sur la pêche pour vivre», se réjouit le pêcheur de profession, Pape Mamour Seck. Adama Séne abonde dans le même sens. «Nous nous réjouissons de cette décision des autorités. Car nous n’avons que la pêche pour nourrir nos familles. Donc, nous saluons cette décision à sa juste valeur».
Ces pêcheurs n’ont pas manqué de déplorer la concurrence déloyale des bateaux étrangers qui seraient, d’après eux, la principale cause de l’émigration clandestine. «L’émigration clandestine n’est due à rien d’autre qu’au bradage de nos ressources. Puisque quand tu pars en mer, tu n’amènes plus de poissons. Et lorsque tu calcules tes dépenses, tu subis une perte alors que tu avais contracté une dette. Donc si cela persiste, tu vas sombrer. Car les navires étrangers nous fatiguent. C’est pour cela, que les jeunes des villages lébous prennent le chemin de la mer» déplore encore Adama Séne.
Et Amadou Samb d’ajouter : «Si tu n’arrives plus à travailler et que l’Etat qui doit t’aider te délaisse, tu es obligé d’aller chercher un autre endroit meilleur pour pouvoir entretenir nos familles. Cette émigration clandestine ne doit pas surprendre l’Etat qui a vendu nos côtes aux étrangers».
Par ailleurs, Pape Mamour Seck regrette la baisse de leurs revenus depuis l’apparition de la maladie avec la stigmatisation. «Nous étions assis sur une pente. Et la maladie nous a fait tomber en chute libre. Or que c’est une maladie comme toutes les autres qui peut attendre tout le monde. On veut nous stigmatiser,nous, les pêcheurs. Mais cette maladie n’est pas contagieuse. Les gens n’ont plus l’envie d’acheter du poisson depuis l’apparition de cette maladie. Imaginez la caisse de poissons qui coûtait 50 mille francs, tu le bazardes à 15 mille francs».
Théodore SEMEDO