Des mesures d’accompagnement au plan matériel, social et financier. C’est ce qu’exigent les pêcheurs de la Commune de Thiaroye-sur-Mer après l’interdiction d’embarcation en mer faite par le gouverneur de la région de Dakar Al Hassan Sall après l’apparition d’une maladie qui affecte leur secteur.
Il est 11 heures au quai de pêche de Thiaroye-sur-Mer. Des centaines de pirogues sont arraisonnées. Pour ne pas rester à se tourner les pouces, quelques pêcheurs s’activent à faire leurs filets. Des enfants sont en train de se baigner. «Nous ne voulons pas nous rendre en mer. Quand l’autorité donne des instructions, on doit les respecter», fait comprendre El Hadji Niang. Qui exige, cependant, l’accompagnement de l’Etat. «Nous voulons que l’Etat nous vienne en aide. Car nous avons des familles nourrir», ajoute-t-il. Un avis que partage son ami, Baye Ali Niang. «Nous avons respecté à la lettre la décision du Gouverneur. Mais, étant des pères de familles, il faut qu’on nous soutienne. Car la pêche ne nourrit plus son homme avec les bateaux étrangers qui pillent nos ressources halieutiques. Ce que l’on pêchait en un mois, ces bateaux le prennent en deux jours», dit-il. Pour ce qui est de l’émigration clandestine qui gagne du terrain, ces pêcheurs adhérents. «Ceux qui prennent les pirogues pour braver la mer en vue de rallier l’Espagne ne le font pas pour se suicider mais juste pour travailler», fait comprendre l’un des pêcheurs du nom de Mor Ndiaye.
Théodore SEMEDO