CONTRIBUTION
La France, c’est connu, est la capitale mondiale de l’islamophobie depuis les croisades du 11ème au 13ème siècle contre l’Islam, qui ont d’ailleurs fait fiasco. Mais c’est la première fois qu’un chef d’Etat français se lance de façon aussi frontale dans une croisade contre l’Islam. Comme l’a fait Macron. Ce jeune homme s’est complètement fourvoyé, inconscient de l’ampleur des conséquences de ses propos.
Le général de Gaulle exprimant le fond de sa pensée sur ton d’ironie, avait en 1962 dit pourquoi il avait fini par consentir à l’indépendance de l’Algérie : En maintenant ‘’l’Algérie française’’, les Français d’origine algérienne faisant plus d’enfants, seront un jour majoritaires au parlement, l’un d’eux sera président de la République et mon village Colombey-les-deux-églises deviendra Colombey-les-deux mosquées. On en avait ri, car de Gaulle savait aussi faire rire, ce qui n’est pas le cas de Macron.
Ce qui inquiète actuellement en France, c’est la montée fulgurante de l’Islam dans le pays. Le nombre de convertis chaque année donné par le ministère de l’Intérieur, déjà élevé (3 600 en moyenne), est très inférieur au nombre réel ; il ne tient compte que des conversions faites dans les mosquées, alors que beaucoup se convertissent à l’Islam sans passer par une mosquée. N’est-il pas étonnant que la France avec tout ce qu’elle compte de spécialistes des sciences sociales (philosophes, sociologues, anthropologues, psychanalystes et autres psys …) n’arrive pas à concocter un antidote capable de déconditionner les jeunes Français pour les détourner de l’Islam ? Où sont, que font les BH Lévy et autres Finkielkraut qui sont traumatisés par l’Islam ?
Le conseil charitable qu’on peut donner à Macron et aux islamophobes de tout poil est de jeter l’éponge. Ils perdent leur temps et leur énergie. Plus ils attaquent l’Islam, plus l’Islam avance et partout dans le monde. Le Coran l’a dit : tu verras les gens entrer en masse dans la religion d’Allah. On peut s’en inquiéter, mais pas le contester, et encore moins l’empêcher.
La vieille devise française qui s’y frotte s’y pique s’invite aussi dans l’Islam. Au cours de ces dernières années, les politiciens français croisés contre l’Islam en ont été pour leurs frais. La famille Le Pen, porte-étendard de l’islamophobie, en dehors de ses déboires politiques, a volé en éclats. Les autres croisés comme Juppé, Fillon, Sarkozy, Valls … sont tous passés à la trappe. C’en est fini de leur carrière politique. Mais ils n’ont rien compris. Comme le dit le Coran, ils ont des yeux mais ils ne voient pas, ils ont des oreilles mais ils n’entendent pas, ils ont des cœurs mais ils ne réfléchissent pas (pour le Coran, le cœur est le siège de l’intellect, ce qui a été confirmé par des études scientifiques menées aux Etats-Unis).
Dans le même temps, la France comme le reste de l’Europe, est en voie inquiétante de déchristianisation. L’Afrique et l’Amérique latine sont actuellement les bastions du Christianisme dans le monde. Les candidats à la prêtrise sont devenus rares. Dans la France actuelle, de plus en plus de paroisses importent leurs curés de pays africains (Bénin surtout). Selon le spécialiste des religions Odon Vallet, sans les prêtres africains, de nombreuses églises européennes seraient fermées (‘’Le Monde’’, 13 avril 2007). « La France fille aînée de l’Eglise », progéniture du baptême de Clovis autour du 5ème siècle est depuis des décennies au Panthéon. La plupart des Français ne considèrent plus le Christianisme que comme une culture traditionnelle, ancestrale, et non comme une religion. C’est la laïcité, véhicule d’athéisme, condamnée par l’Eglise de France et par le Vatican, qui est passée par là. Au Sénégal l’abbé Jacques Seck a bien raison de dire que ceux qui caricaturent le prophète (PSL) n’ont pas de religion, ils ne sont ni chrétiens ni catholiques.
Au nom de la laïcité, présentée comme séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’enseignement religieux n’est pas dispensé dans les écoles publiques en France. Mais alors, pourquoi admettre que la religion des musulmans soit montrée, égratignée lors d’un cours dispensé dans un établissement public ? C’est cela les valeurs de la République, l’enseignement de la liberté d’expression, comme a dit Macron ?
La France est le pays le plus condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour atteintes de ses dirigeants à la liberté d’expression. Mais tant qu’il s’agit de l’Islam, il est interdit d’interdire. Cette fois, c’est Macron lui-même (nous ne renoncerons pas aux caricatures) qui encourage ‘’Charlie Hebdo’’ à poursuivre sa croisade contre l’Islam au nom de la liberté d’expression décidément bien sélective dans ce pays. Ce journal, rappelons- le, est né des cendres du journal ‘’Harakiri’’ interdit de publication pour irrespect à l’endroit du général de Gaulle qui venait de décéder. L’évènement a eu lieu en 1970, soit 7 ans avant la naissance de Macron, mais ce n’est pas une raison pour qu’il l’ignore.
Macron, bien que lorgnant sur la présidentielle de 2022, aurait dû avoir une attitude plus responsable au lieu de jeter du combustible sur le feu. Des journalistes de ‘’Charlie Hebdo’’ ont eu à faire leur mea culpa à la suite de l’attentat du 7 janvier 2015. Delfeil de Ton, ancien membre de l’équipe, dans une confidence au journal ‘’Le Point’’ (15 janvier 2015) révèle qu’à la suite de caricatures sur le prophète (PSL), le dessinateur Wolinski avait dit : Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation, et puis, un jour, la provocation se retourne contre nous. Il ne fallait pas le faire.
S’y ajoute que comme l’a dit l’opposant politique Jean-Luc Mélenchon, un attentat peut être commis par des militants de l’extrême droite pour le mettre sur le compte ‘’d’islamistes’’. Tout le monde en France peut actuellement dire : a la ak bar. Mélenchon, comme tout Français qui ne verse pas dans l’islamophobie sera estampillé ‘’islamo-gauchiste’’, nouveau terme concocté par les islamophobes.
En mars 2019 un attentat terroriste est mené contre deux mosquées en Nouvelle Zélande, faisant 51 morts et des blessés graves, dont des femmes et des enfants. Le terroriste est un Australien de l’extrême droite. Comme tous les chefs d’Etat, Macron condamne l’acte, mais sa télé ‘’France 2’’ y consacre à peine une minute, alors que la chaîne américaine CNN envoie sur place une de ses meilleurs journalistes reporters pour couvrir l’évènement durant une semaine. Ce qui a permis de voir l’attitude remarquable des Néozélandais et particulièrement de leur Première ministre Jacinda Ardern, venant voilée avec d’autres femmes assister à la prière du vendredi suivant l’évènement. Ce n’est pas en France qu’on aurait vu cela.
Les terroristes qui sévissent en Europe n’ont rien à voir avec l’Islam. Ils tuent des dizaines de musulmans en prière dans des mosquées.Comme au nord du Cameroun et au Nigeria.
Cela dit, Macron et les islamophobes de tout poil gagneraient à savoir qui est le prophète Muhammad (PSL) qu’ils persistent depuis le Moyen-Âge à appeler Mahomet.
En 1978, paraît le livre de l’astrophysicien américain Michael Hart Les 100. Classement des personnes les plus influentes de l’histoire. Le premier sur la liste est le prophète Muhammad (PSL) devant : des guides religieux (Jésus (psl), Moïse (psl), Saint- Paul, Bouddah, Calvin …) ; des scientifiques et inventeurs (Newton, Einstein, Euclide, Euler, Galilée, Copernic, Pasteur, Watt, Edison, Marconi, Gutenberg …) ; des philosophes (Platon, Aristote, Descartes, Karl Marx …) ; des figures politiques et militaires (César, Charlemagne, Napoléon Bonaparte, Lénine, Mao Tsé Toung …).
Dans la période 1840-1955, pas moins de 50 témoignages élogieux sur l’Islam et le prophète (PSL) ont été émis par des non-musulmans, figures éminentes de la littérature, des arts, des sciences : Thomas Carlyle, Wolfgang Goethe, Georges Bernard Shaw, Lamartine, Léon Tolstoï, Mahamat Gandhi, Napoléon Bonaparte … .
Rappelons ce témoignage, connu des musulmans mais pas de leurs détracteurs, que l’écrivain français Alphonse de Lamartine portait sur le prophète (PSL) :
Jamais homme ne se proposa volontairement ou involontairement un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la Divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie.
Jamais homme n’entreprit, avec de si faibles moyens, une œuvre si démesurée aux forces humaines, puisqu’il n’a eu, dans la conception et dans l’exécution d’un si grand dessein, d’autre instrument que lui-même et d’autres auxiliaires qu’une poignée de barbares dans un coin du désert.
Enfin jamais homme n’accomplit en moins de temps une si immense et si durable révolution dans le monde, puisque, moins de deux siècles après sa prédication, l’islamisme prêché et armé régnait sur les trois Arabies, conquérait à l’unité de Dieu la Perse, le Khorasan, la Transoxiane, l’Inde occidentale, la Syrie, l’Egypte, l’Éthiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs des îles de la Méditerranée, l’Espagne et une partie de la Gaule.
Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mohammad ? Les plus fameux n’ont remué que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé (quand ils ont fondé quelque chose) que des puissances matérielles écroulées souvent avant eux…
Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué de plus des autels, des dieux, des religions, des idées, des croyances, des âmes ; il a fondé, sur un livre dont chaque lettre est devenue loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toute langue et de toute race, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane la haine des faux dieux, et la passion du Dieu Un et immatériel…
Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet. A toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? (Alphonse de Lamartine, Histoire de la Turquie, Tome 2, Ldc, Paris, 1854-1855, p. 276 à 280.
Lamartine figure dans les programmes des lycées et collèges de France. Les élèves récitent (comme nous le faisions à l’école coloniale) son beau poème Milly ou la terre natale. Mais « au nom de la liberté d’expression et des lumières » (Macron dixit), on ne leur dira rien sur les éloges de Lamartine à l’endroit du prophète Muhammad (PSL).