La montée des eaux du fleuve Sénégal à hauteur de Matam inquiète de plus en plus les populations de la région. Plusieurs maisons sont englouties par les eaux du fait des inondations. Face à cette situation, les populations interpellent les plus hautes autorités de l’Etat.
(Correspondance) – Les populations de la région de Matam traversent des moments très difficiles en cette période d’hivernage où de fortes quantités d’eau ont été enregistrées. Rien que pour les dernières 48 heures, 160 millimètres ont été recueillis dans les communes de Matam et de Ourossogui. De quoi faire peur aux populations qui vivent le long du fleuve.
Aux fortes quantités de pluies enregistrées, s’ajoute la montée des eaux du fleuve Sénégal qui inquiète de plus en plus les populations. A Matam, le fleuve a franchi sa cote d’alerte. Le niveau d’eau a dépassé les 8m, 50 alors que la cote maximale est de 8m. La même tendance est notée à Bakel où le fleuve a dépassé les 8m, 75 alors que la cote d’alerte y est de 10 mètres.
Cette situation très inquiétante a créé des conséquences désastreuses dans le Daande Maayo et a fini par installer la psychose chez les populations dont la plupart dorment à la belle étoile, leurs maisons étant effondrées. C’est le cas de Mariame Diaw qui habite le quartier Soubalo de Matam. «J’ai perdu tous mes bagages. Du fait des fortes rafales de vent, le bâtiment en banco a cédé. Nous sommes obligés de passer la nuit dehors», soutient la dame qui flirte avec la quarantaine.
Même cas de figure au quartier Gande de la commune de Matam où, pratiquement, la quasi-totalité des maisons se situent au bord du fleuve. Cette communauté de pêcheurs habite le long du fleuve car les habitants tirent profit de ce fleuve. Idy Ndiongue, ce père de famille, a vu son bâtiment sombrer dans l’eau. Il a été obligé de confier ses bagages à ses voisins. Face à cette situation on ne peut plus insupportable, les populations sont obligées de s’entasser dans les quartiers Gande et Tiayde de Matam. Une situation de promiscuité qui peut être source de maladies surtout en cette période hivernale où le paludisme fait des ravages sans compter la Covid-19 qui est encore d’actualité.
Au plan économique, les crues du fleuve menacent les cultures au village de Woudourou, situé au bord du fleuve. Les champs de maïs, de patates et de mil sont envahis par les eaux de crues. Une situation qui ne favorise pas le développement des cultures qui peuvent se noyer et pourrir.
En attendant de sortir des eaux, les populations de la région de Matam vivent leur mal en patience et restent inquiètes à chaque fois que le ciel se couvre de nuages.
Amadou Issa KANE