Alors que les épreuves du bac ont commencé ce dimanche 13 septembre en Algérie, le gouvernement a opté pour une méthode radicale afin d’éviter la triche. La quasi-totalité du réseau Internet a été coupée. Mais cette solution n’en est pas une, estime la presse du pays.
Avec trois mois de retard pour cause de coronavirus, 600 000 élèves algériens planchent sur les épreuves du baccalauréat depuis dimanche 13 septembre. Et pour éviter la triche, les autorités algériennes n’ont pas fait dans la demi-mesure. Elles ont coupé une grande partie du réseau internet, comme l’a constaté le site d’information indépendant ObservAlgérie. Cela devrait se poursuivre jusqu’à la fin des épreuves, prévue le mercredi 16 septembre.
“Les internautes algériens se sont réveillés ce dimanche sans Internet. En fait, les Algériens s’attendaient un peu à cette coupure, mais d’aucuns pensaient qu’elle ne toucherait que les réseaux sociaux. Durant les épreuves des années précédentes, la triche a eu lieu via Facebook et a largement jeté le discrédit sur cet examen crucial pour les lycéens et futurs étudiants […] Mais la coupure a finalement concerné pratiquement toute la connexion Internet. Presque aucun site n’était accessible dans la matinée de ce dimanche. Ni les sites des médias, ni les réseaux sociaux, ni même les sites des institutions publiques dont l’adresse se termine par ‘.com’. Seuls les sites se terminant par ‘.dz’ étaient accessibles”, précise le site, qui a fait le test.
Aveu d’échec du système algérien
La mesure n’est cependant pas du goût de tout le monde. Pendant plusieurs heures, la vie professionnelle et quotidienne des Algériens a été perturbée. “N’y a-t-il pas d’autres solutions[pour éviter la triche] ?”,s’interroge ainsi le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA).
“La réquisition des smartphones et des montres connectées pouvait bien suffire pour réduire drastiquement les cas de triche par ces nouveaux gadgets. Des brouilleurs peuvent être installés dans les centres d’examen, et cela coûterait largement moins cher à l’État que de couper carrément l’accès à Internet.”
Et TSA d’ajouter :
C’est surtout un aveu que l’école algérienne a failli dans sa mission d’éducation en formant des ‘tricheurs’ en grand nombre. Il faut apprendre aux élèves, dès le primaire, que la fraude et la triche ne mènent jamais vers le succès véritable.”
Courrierinternational