L’ancien capitaine du SCO Cheikh N’Doye, qui a assigné Angers pour ne pas avoir respecté une promesse d’embauche de 2 ans, et le club n’ont pas trouvé de terrain d’entente ce jeudi matin au Conseil des prud’hommes d’Angers. Les deux parties passeront devant le bureau de jugement le 4 mars 2021.
Au lendemain de l’audience de conciliation et d’orientation avec son ancien manager général, Olivier Pickeu (qui conteste son licenciement pour faute grave) devant le Conseil des prud’hommes d’Angers, qui a renvoyé l’affaire en bureau de jugement le 7 avril 2021, le SCO avait de nouveau rendez-vous au Conseil de prud’hommes d’Angers ce jeudi matin à 9 heures.
Pour une autre audience de conciliation et d’orientation avec son ancien capitaine Cheikh N’Doye. Le joueur sénégalais de 34 ans assigne le club pour ne pas avoir tenu une promesse d’embauche de 2 ans entre 2019 et 2021.
N’Doye est arrivé au Conseil des prud’hommes peu avant 9 heures aux couleurs du SCO (chemise blanche, veste noire), en compagnie de son avocat Me Didier Lacombe, suivi quelques minutes plus tard par les représentants du SCO, Valentin Harribey, directeur administratif et juridique du club, assisté de Me Nicolas Bône (cabinet Moyersoen).
« Ils prétendent avoir rédigé un contrat qui est nul. En résumé, leurs propres écrits ne valent pas plus que leur parole, ça ne vaut rien »
Comme la veille, les 2 parties ne sont pas parvenues à un accord au terme de l’audience qui a duré une vingtaine de minutes. Le Bureau de jugement est fixé au 4 mars 2021, a indiqué Me Lacombe.
« Le club a fait preuve de beaucoup d’inventivité comme hier, a indiqué Me Didier Lacombe, l’avocat du joueur. La position du club est claire, elle tient sur 2 points : le contrat qu’ils ont rédigé est nul, ne vaut rien, et Cheikh est inapte. »
Il précise que le SCO ne conteste pas la nature de la promesse d’embauche signée le 16 août 2018 par Saïd Chabane, le jour où le président du SCO déclara que N’Doye, prêté pour une saison par Birmingham (D2 anglaise), « s’engageait pour les 3 prochaines saisons » : « Il y a tous les éléments d’un contrat de travail : le poste, la durée et les conditions de rémunération variables et fixes, détaille le conseil du joueur. Ils ne le contestent pas. Ils prétendent avoir rédigé un contrat qui est nul. En résumé, leurs propres écrits ne valent pas plus que leur parole, ça ne vaut rien. »
Selon Me Lacombe, la défense du SCO s’appuie sur la décision de la commission juridique de la LFP rendue en janvier dernier, qui avait considéré que le contrat sous seing privé signé à l’époque entre le joueur et le président Chabane ne pouvait pas être homologué parce qu’il était contraire au règlement, pour soutenir la nullité du contrat.
« Vu tout ce que j’ai fait pour ce club et voir que derrière, c’est ça la récompense… »
« Mais la question de l’homologation est quelque chose de complètement différent de la notion de travail, affirme l’avocat de N’Doye. Le club dit : “J’ai fait quelque chose qui est nul, je savais que c’était nul et je compte m’en prévaloir”. Vous connaissez l’adage : “Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude” et on arrivera à le démontrer. »
N’Doye, qui recherche toujours un club, ne masquait pas sa déception à l’issue de l’audience, lors de laquelle son avocat l’a vu « bouillir à plusieurs reprises derrière son masque » devant les arguments de la défense scoïste. « Jamais je n’aurais pensé vivre ça avec le SCO. Vu tout ce que j’ai fait pour ce club et voir que derrière, c’est ça la récompense… peste le joueur. Un capitaine qui se retrouve face au tribunal face à son ancien club, c’est incroyable, je n’ai jamais vu ça ! Il faut respecter sa parole. Aujourd’hui, ils ne respectent rien, ni leur écrit, ni leur parole ! Le président Chabane, je ne sais pas comment il vit ! »
L’Equipe