La diffusion en ligne d’un spot publicitaire jugé raciste fait des remous en Afrique du Sud, où des manifestations ont été signalées lundi devant plusieurs magasins de la chaîne de pharmacies Clicks, son sponsor.
Tout a commencé vendredi : un tweet de Clicks décrit les cheveux d’une femme noire comme ternes, secs, abîmés et les compare à ceux d’une femme blanche qualifiés de normaux. La publicité a causé une profonde indignation et la direction de Clicks a présenté ses excuses.
Mais ces gestes n’ont apaisé le parti politique des Combattants pour la liberté économique (EFF), dirigé par Julius Malema, qui a lancé un appel à sceller les magasins Clicks.
“La consigne est très claire : demain et pour le reste de la semaine, je me présenterai devant [Clicks] au centre commercial à Polokwane à 9h du matin avec mes cheveux secs et abîmés”, a écrit M. Malema sur son compte Twitter.
Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants habillés en rouge – la couleur symbolique de l’EFF – qui posent des verrous aux portes des magasins Clicks. Au moins un magasin a été bombardé à l’essence, selon la chaîne SABC.
Le PDG de Clicks, Vikesh Ramsyunder, a déclaré que les employés impliqués dans la diffusion de la publicité controversée ont été suspendus, rapporte l’agence de presse IOL. TRESemmé, la société qui a produit la publicité, a aussi présenté ses excuses et a annoncé l’ouverture d’une enquête.
L’affaire se joue aussi devant les tribunaux.
Dans une lettre envoyée à l’EFF, les avocats représentant Clicks ont sommé le leadership du parti de retirer leurs publications sur les réseaux sociaux et de mettre fin à la fermeture des magasins.
Mais lundi, c’est Julius Malema lui-même qui apparait dans une vidéo diffusée sur Twitter en train de verrouiller un magasin Clicks.
“Nous sommes ici pour dire non au racisme”, a déclaré pour sa part le vice-président de l’EFF, Floyd Shivambu, devant un magasin Clicks. “Le racisme doit être rejeté et doit être combattu partout”, a-t-il ajouté.
Les actions des manifestants ont été condamnées par Tito Mboweni, le ministre sud-africain des finances.
“Nous nous sommes battus pour la liberté et les droits démocratiques, entre autres la liberté d’expression, y compris le droit de manifester. Mais il ne faut pas porter atteinte aux droits d’autrui ou détruire les biens publics ou privés”, a-t-il écrit via son compte Twitter lundi.
VoaAfrique