C’est un document de cinq pages dont nous avons copie qui va relancer dans les prochaines heures, le débat sur le troisième mandat du président Ivoirien, Alassane Ouattara. Ce document signé de Jean-Pierre Cardinal Kutwa est un désaveu pour le chef de l’Etat Ivoirien.
“Dans certaines circonstances, le silence peut être synonyme de lâcheté et de complicité avec l’iniquité“, pouvait-on lire au début de ce communiqué qui est parvenu à la rédaction parisienne de LSI AFRICA ce lundi 31 Août 2020. “Ma présente démarche qui consiste à nous interpeller, face à la crise que nous vivons actuellement s’inscrit dans un souci de contribuer à la recherche des voies et moyens, non seulement d’un vivre ensemble, mais d’un vivre ensemble dans l’unité..”, a d’abord indiqué l’archevêque de la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Pour ce dernier “la vie socio-politique de la Côte d’Ivoire aborde un virage dangereux. Au fur et à mesure que s’approche l’échéance des élections présidentielles, force nous est donné de constater la radicalisation des positions de part et d’autre“.
Jean Pierre Cardinal KUTWA, est longuement revenu sur les violences qui ont émaillé le pays depuis l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara:”des citoyens d’un même pays, armés de gourdins, de pierres, de machettes et d’armes à feu, se sont livrés à des massacres d’un autre âge, causant, comme il fallait s’y attendre, des morts et d’innombrables blessés, sans compter des dégâts matériels”. Il a qualifié ces événements de “spectacle désolant et déshonorant” pour la Côte d’Ivoire, et pour l’Afrique, tout en précisant que sa responsabilité de pasteur se trouvait engagée devant la nation ivoirienne, devant l’histoire et le monde entier.
Justice, paix, réconciliation…
L’archevêque d’Abidjan dans son message a insisté sur les mots paix, réconciliation, pardon et justice. “il n’y a pas de paix sans justice et il n’y a pas de justice sans pardon. La réconciliation est plus importante que les élections. Voilà pourquoi, il est totalement erroné de penser qu’il suffit d’organiser des élections, d’en déclarer un vainqueur, pour que les cœurs meurtris soient guéris et que la paix s’installe. L’un des moyens pour aller à la réconciliation, est le respect des lois que l’on se donne bien plus que les élections.
Désaveu !
À l’alinéa 18 de son message, l’archevêque d’Abidjan Jean Pierre Cardinal Kutwa s’est adressé au président Alassane Dramane Ouattara en des termes plus explicites : “Je ne peux pas ne pas me tourner avec respect vers le Président de la République, chef de l’Etat dont la candidature à ces prochaines élections, n’est pas nécessaire à mon humble avis. Son devoir régalien de garant de la Constitution et de l’unité nationale appelle son implication courageuse, en vue de ramener le calme dans le pays, de rassembler les ivoiriens, de prendre le temps d’organiser les élections dans un environnement pacifié par la réconciliation. Comme le dit si bien un adage de chez nous: on ne reste pas dans les magnans pour enlever les magnans“.
Jean Pierre Cardinal KUTWA, Archevêque d’Abidjan à terminé son message en invitant les différents acteurs politiques “à aller au dialogue et à la concertation, dans la recherche de solutions à cette crise qui n’augure pas d’un lendemain meilleur quant à l’organisation paisible des élections. J’insiste encore une fois pour vous rappeler que le respect de la loi est plus important que les élections“.