La tournée nationale pour le suivi de la campagne agricole du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, n’a pas été du tout repos. Ses agents qui ont décrété, hier, une grève de 72 heures, l’ont accueilli avec des brassards rouges.
Contrairement à ce que font croire ses services, la tournée nationale pour le suivi de la campagne agricole du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, n’a pas été de tout repos. Elle a été émaillée de couacs. Il a eu droit à des brassards rouges au niveau de toutes les structures par lesquelles il est passé, durant les 24 et 25 août 2020. «Cet accueil est suivi d’une grève générale de 72 heures à compter du 26 août», informe Samba Gaye, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs et techniciens de l’agriculture du Sénégal (Synttas).
Les revendications des travailleurs sont, entre autres, les indemnités de logement, de risque, de responsabilité et de technicité. Les agents de l’agriculture n’ont jamais eu d’indemnités. A cela s’ajoute l’état de dégradation des bâtiments de services qui datent de l’indépendance sans compter le manque de moyens logistiques, selon lui.
Selon ce syndicaliste, leur ministre avait annoncé avoir signé le 28 juillet dernier l’arrêté portant création, organisation et fonctionnement du comité de promotion du dialogue social dans son ministère.
Un mois après, déplore Samba Gaye, le syndicat peine à poser la main sur ledit arrêté. Déçu, Moussa Baldé entonne : «C’est la preuve qu’il joue au dilatoire. Il se targue d’être professeur agrégé de mathématiques et spécialiste de l’optimisation. Mais il doit savoir qu’il a affaire à des ingénieurs qui ne sont pas des ignorants en mathématiques. Sa théorie d’optimisation des résultats ne prend pas en compte les ressources humaines qui sont garantes de la maximisation des résultats. Il cherche seulement à augmenter son budget». A l’en croire, les enquêtes agricoles qui permettent d’évaluer la production sont en train d’être déroulées, alors que certains agents techniques ont été écartés au profit des enquêteurs qui n’ont aucune compétence technique. «C’est comme si on remplace les enseignants d’un département par les habitants d’un village, choisis sur la base de favoritisme et du népotisme. Nous dénonçons le dispositif stratégique et opérationnel mis en place par la direction d’analyse et de prévision des statistiques agricoles qui ne permet pas d’avoir des résultats fiables», déplore Samba Gaye, ajoutant que les statistiques agricoles doivent être réalisées par les agents techniques du ministère car il y a suffisamment d’effectifs et de compétences pour le faire.
Salif KA