Contrairement à ce que pensent beaucoup d’observateurs, le sociologue Malick Ndiaye affirme que l’enjeu politique n’est pas la question du 3e mandat, mais bien les prochaines législatives.
La question de la fin du mandat du Parlement constitue l’enjeu principal du moment. Malick Ndiaye, sociologue et coordonnateur du Front de citoyens pour la refondation de la République, affirme que c’est assurément l’échéance des législatives en 2022 qui est véritablement l’enjeu de l’heure et non 2024 qui coïncide avec la fin du mandat de Macky Sall. «Et pour cause! 2022 correspond à la fin légale du mandat légitime du parlement actuel. Cela veut dire que l’heure du bilan de la seconde alternance, ce ne sera nullement la question polémique, suspecte et saugrenue du faux-débat sur le 3e mandat, mais l’évaluation rigoureuse de l’appareil législatif dont la majorité avait vocation de faciliter, tant à l’Exécutif qu’au Judiciaire, la réalisation des réformes stratégiques et des ruptures nécessaires qui avaient été à l’origine de la seconde alternance», dit-il.
«C’est la raison pour laquelle, le renouvellement du Parlement coïncide avec l’heure de vérité», poursuit le sociologue qui souligne qu’en Côte d’Ivoire et en Guinée, les mandats des parlements ne sont pas terminés, alors que ceux des présidents sont achevés, d’où l’actualité «malheureuse» de cette question du 3e mandat. Partant, dit-il, il y a des raisons de croire que la profession de foi ainsi que les engagements sur la «gouvernance sobre et vertueuse», sans oublier la question de la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, vont revenir au premier plan – si ce n’est pas déjà fait !
Ainsi pour lui, l’équation présente des forces vives pourrait donc être la suivante: échanger, non sur une «3ème alternance», à la manière de bien des «Bojo» de l’opposition comme des infiltrés et/ou transhumants tapis au cœur du pouvoir, mais sur les voies et moyens, susceptibles de réaliser l’alternative qui étaient la raison d’être de la 2e alternance. Il soutient qu’il ne s’agit donc point d’abolir la seconde alternance, mais de s’interroger sur les stratégies les plus à même de l’accomplir.
Autrement dit, explique Malick Ndiaye, ce que cherchent la plupart des opposants, des transhumants et des infiltrés, de même que certaines «sociétés civiles mange-mil», ce n’est pas d’accomplir la 2e alternance, c’est-à-dire de réaliser par des actes et des ruptures efficientes l’historique profession de foi de la coalition Macky2012 de même que le programme Yoonu Yokkuté, la gouvernance sobre et vertueuse, sans oublier la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans.
Charles Gaïky DIENE