Le thermomètre a fortement grimpé au sein du parti présidentiel. Et ce n’est pas à cause de la forte canicule en cette période estivale, mais bien en raison de la gestion du parti. En effet, des responsables du parti reconnus pour leur engagement avant 2012, dénoncent la discrimination qui est érigée en règle et surtout leur mise à l’écart dans la gestion de l’Etat.
Ça râle fort, et très fort à l’Apr, le parti présidentiel. Des responsables de la première heure, «qui se sont battus durant les années de braises contre le tout puissant régime libéral», crient leur frustration. Ils sont frustrés d’avoir été écartés dans la gestion du parti et de l’Etat. «Le Président Macky Sall a beaucoup de sympathie et d’estime pour ses compagnons de la première heure, mais il faut qu’il comprenne que nous sommes aussi des membres du parti et du pouvoir. Il ne peut pas ignorer des responsables qu’il a lui-même nommés. Il y a un minimum», affirme un responsable du parti. Notre interlocuteur souligne qu’il y a certes la pandémie de la covid-19, mais selon lui, la direction du parti ne peut pas rester six mois, un ou même deux ans sans réunion du Secrétariat exécutif national (Sen), alors que cette instance doit être convoquée tous les mois. «Personne n’a aucune visibilité sur le fonctionnement du parti. Certes, Macky Sall est chef de parti et président de la République, il a beaucoup à faire, mais quelle que soit la situation, nous devons être impliqués. On n’a aucune information sur la vie du parti. On a l’impression qu’on est là juste pour orner le décor. On est associé à rien du tout, on est là de façon symbolique. Il faut qu’on en revienne à certains fondamentaux, c’est important», peste encore notre source. Qui s’empresse d’ajouter : «On n’est pas là pour critiquer la gestion du parti, mais nous avons un minimum de compétences, parce que lorsque nous étions dans l’opposition, le parti faisait toujours appel à nous et nous étions toujours présents».
Pour notre source, cela ne peut plus continuer. Il martèle qu’ils ne vont pas quémander des postes, mais selon lui, tous les premiers compagnons de Macky ont le droit de revendiquer leur droit à être associés dans la gestion du parti et de l’Etat. «On a l’impression que c’est un groupuscule de gens venus après qui se sont accaparés du parti. Car dans la réalité, certains responsables sont privilégiés au détriment d’autres qui ne sont pas moins compétents ni moins méritants», dit-il. Ils sont nombreux ces responsables de l’Apr de la première heure qui sont mis au frigo. Certains osent publiquement dénoncer cet état de fait, d’autres en revanche alertent et mettent en garde contre les conséquences d’une telle discrimination.
Charles Gaïky DIENE