La production de lait a connu une hausse considérable. Mais malgré tout, le pays dépend de l’étranger pour satisfaire sa demande interne.
Le Sénégal dépend largement de l’étranger pour sa consommation de lait et cela, malgré les différents programmes étatiques pour promouvoir la filière. «Il faut noter que le pays continue, chaque année, d’importer des produits laitiers pour une valeur d’à peu prêt 60 milliards. C’est inadmissible pour un pays comme le nôtre qui est quand même un pays d’élevage», déclare Massirin Savané. Docteur vétérinaire, Massirin Savané, qui a fait 15 ans comme responsable des productions animales de la Sodefitex, ajoute que la demande locale est seulement couverte à hauteur de 46 %. Cependant, il indique que la production de lait a connu une hausse considérable. Elle est quand même passée de 184 millions de litres en 2011 à 264 millions de litres en 2019, soit une hausse de 43,5 %, selon lui. «Le niveau de consommation par tête d’habitant est évalué à 34,8 litres en 2019, alors que les normes recommandent au moins 90 litres par an et par habitant», dit-il.
Massirin Savané rappelle qu’au Sénégal, l’élevage intéresse plus de 300 mille familles, soit plus de 28 % des ménages du pays. Mais sa part dans la formation du Pib reste dérisoire. Elle est de 4,4 % soit 25 % de la valeur ajoutée de l’agriculture. Et pourtant, d’après lui, le Sénégal est bien doté en cheptel avec plus 3,6 millions de bovins et plus de 7 millions de moutons. «C’est un potentiel, mais en termes de valeur ajouté sur la plan des ressources, vous verrez qu’il y a des difficultés à ce niveau. En terme de production également il y a des difficultés parce que le pays n’arrive pas encore à l’autosuffisance en viande et en lait. En viande, la production est aux alentours de 254 mille tonnes avec une forte contribution de la viande de volaille. La production de la viande de bétail s’élève à 156 mille tonnes. Et quand on valorise cela en terme de revenu à raison 2 919 francs le kilo, nous nous rendons compte que cela représente une valeur de 440 milliards de francs», poursuit docteur Massirin Savané. Qui rappelle que la consommation per capita annuelle en 2019 tournait autour de 17,39 kilogrammes, alors que la moyenne mondiale est de 38 kilogrammes.
Embellie de la filière avicole
Pour la filière avicole, le vétérinaire affirme que nous avons une embellie surtout pour la filière industrielle. Il affirme qu’avec la fermeture des frontières due à la grippe aviaire, la filière s’est beaucoup bonifiée au niveau national. A titre d’exemple, dit-il, la production d’œufs est passée 140 millions d’unités en 2012 à 829 millions d’unités en 2019 soit plus de 50 % de progression.
Charles Gaïky DIENE