Les paysans propriétaires terriens du village de Darou Alpha, dans la commune de Notto Gouye Diama, sont très remontés contre leur maire. Ils l’accusent d’un complot foncier ourdi sur leur dos et cédé 221 hectares de terre à Filfiri, un promoteur qui envisagerait d’y établir un projet agro-business.
Alors que le litige foncier de Ndengler n’a pas encore connu son épilogue, voilà qu’un autre problème presque du même genre éclate dans le département de Tivaouane, plus précisément dans le village de Darou Alpha, dans la commune de Notto Gouye Diama. Dans cette dite localité, les populations regroupées autour d’un mouvement dit «collectif pour la défense des intérêts fonciers de Darou Alpha» accusent le maire Magueye Ndiaye d’avoir bradé quelques 221 ha de leurs terres à un promoteur privé Filfiri propriétaire de la société Safina. Un état de fait qu’elles n’entendent pas cautionner surtout que, selon Mamadou Faye coordonnateur du collectif, ces terres appartiennent à des paysans qui n’ont d’autres activités génératrices de revenus que l’agriculture. «De ces terres dépendent notre vie et la survie de nos familles. C’est pourquoi nous avions accepté de recevoir ce promoteur quand il est venu proposer aux populations un projet agricole dans le cadre du développement de l’agriculture. Mais dès qu’il nous a clairement signifié qu’il ne voulait pas d’un projet dans un cadre de partenariat mais plutôt d’un projet avec des populations qui acceptent de lui donner leurs terres, le refus a été catégorique», dit-il.
C’est selon Mamadou Faye, face à ce refus, que le promoteur s’est rabattu sur l’autorité municipale, Magueye Ndiaye, afin qu’il persuade les propriétaires terriens d’accepter de lui vendre leurs terres. Sur ces entrefaites, poursuit-il, ils ont effectué un «un plan drone» pour l’identification du site avant de faire une descente à deux sur le terrain et procéder à l’indentification de certains des propriétaires de champs. Ces derniers ont été par la suite, toujours selon Mamadou Faye, convoqués à la mairie où le maire leur a notifiés que leur champ avait été mesuré et qu’ils peuvent venir, s’ils le désir, prendre leur argent puisque les terrains ont été cédés au promoteur, à raison de 1 500 000 francs l’hectare, soit 150 francs Cfa le mètre carré. Mais aussi qu’à défaut, ils risquaient tout bonnement de se voir exproprier. Une menace à peine voilée qui finit par convaincre certains. Suffisant comme prétexte pour que le maire fasse voter une délibération allouant ces terres au promoteur. Aussi face à cette situation qu’il juge forfaitaire, le collectif interpelle directement le chef de l’Etat pour qu’une solution diligente soit trouvée à ce problème avant que l’irréparable ne se produise. Interpelé sur la question, le maire de Notto-Gouye-Diama, Magueye Ndiaye, s’est voulu sans équivoque. Pour lui, la délibération a été faite dans la légalité et certains paysans ont signé un protocole pour vendre leurs terres. «Nous avons signé un protocole avec Filfiri qui vient juste de démarrer. Les personnes qui m’accusent maintenant d’avoir vendu leurs champs à un prix dérisoire n’ont qu’à me traduire en justice. En tout cas j’ai la liste des personnes qui ont vendu et encaissé leur argent».
Sidy DIENG