Utilisé pour le traitement de l’épilepsie, Gardénal est en rupture dans les pharmacies dakaroises. C’est ce qu’a constaté Walf Quotidien, après un tour dans certaines officines de la capitale. Comme pour ne rien arranger, le paracétamol et l’aspirine sont aussi introuvables. Une situation qui met les patients dans le désarroi.
Les malades d’épilepsie doivent être sans doute dans la tourmente. En effet, depuis plus de 3 mois, le Gardénal, utilisé pour soulager leur mal, est introuvable dans les pharmacies. «Cela fait plus de trois mois que nous n’avons pas le Gardénal dans notre pharmacie. Il est en rupture. Et nous ne sommes pas les seuls. Faites le tour, vous n’en trouverez pas. Nous avons fait des commandes au niveau de nos fournisseurs privés mais jusqu’à présent, le médicament n’est pas arrivé. Ils disent que le médicament est en rupture», renseigne Dominique Tendeng, gérant d’une pharmacie établie sur l’Avenue Lamine Guèye en centre-ville de Dakar. Ce dernier révèle que la situation est alarmante chez les patients qui souffrent d’épilepsie, parce que, dit-il, le Gardénal est un médicament qui n’a pas d’équivalent. S’il est en rupture, les malades n’ont aucune autre molécule parallèle pour soulager leur douleur. «C’est un médicament essentiel dans le traitement des crises d’épilepsie. Actuellement, il est introuvable. Nous avons fait des relances à plusieurs reprises auprès de nos fournisseurs privés mais en vain. Normalement, ce médicament ne doit pas être en rupture, parce que, les malades ne doivent leur salut qu’à ce médicament. Donc vous comprenez leur situation actuellement», lance le pharmacien. Qui, au passage, soutient qu’il a eu vent de la disponibilité du Gardénal à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Mais le hic est que, la quantité est insuffisante pour satisfaire tous les patients à Dakar.
A Liberté 5, c’est le même son de cloche. Gérant d’une l’officine dans ce quartier de Dakar, Alioune Diop affirme que la rupture du Gardénal est bien réelle. Mais il dit l’avoir constaté depuis que le gouvernement a ordonné la fermeture des frontières avec l’apparition du nouveau coronavirus au Sénégal. Le pharmacien rappelle que la majeure partie des médicaments consommés au Sénégal est importée de l’extérieur. Donc cette rupture s’expliquerait sans doute par la fermeture des frontières. «J’avoue que nous sommes habitués aux ruptures de médicaments. On ne peut pas rester trois voire quatre mois sans qu’un médicament ne soit en rupture. Mais cela ne durait qu’un mois voire deux mois. Mais cette fois-ci, cela fait plus de 3 mois. Et ça commence à inquiéter. Nous avons constaté cette rupture surtout depuis que les autorités ont pris la décision de fermer les frontières avec l’apparition de la Covid-19 dans notre pays. Le médicament ne vient plus au Sénégal, parce que, c’est un produit qui est importé d’autres pays. Le Sénégal ne produit pas le Gardénal», souligne-t-il.
Alioune Diop déclare que le Gardénal n’est pas le seul médicament en rupture dans les officines à Dakar. Il soutient que le paracétamol et l’aspirine, consommés couramment par les populations en cette période d’hivernage, sont également introuvables. Une situation qui, selon lui, n’est pas pour arranger les patients qui n’ont pas assez de moyens. Parce qu’obligés de débourser plus pour payer d’autres médicaments génériques pour pouvoir suivre leur traitement.
«Même le paracétamol et l’aspirine ne sont pas disponibles dans beaucoup de pharmacies à Dakar. Pas plus tard qu’hier (lundi, Ndlr), je discutais avec un collègue qui me disait qu’il n’en dispose plus dans sa pharmacie. Chaque jour des clients viennent de loin pour demander ces médicaments au niveau de notre officine. Et là, où, ils dépensaient 100 F Cfa pour acheter une plaquette de Paracétamol, ils sont obligés de débourser 1 000 F Cfa ou plus pour acheter Doliprane ou d’autres médicaments génériques», termine-t-il.
Samba BARRY