Dans son nouveau livre de 523 pages intitulé «Le temps des tempêtes» (Editions de l’Observatoire), écrit par temps de confinement depuis sa résidence au Cap Nègre, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, revient sur les épisodes marquants des deux premières années de son mandat à l’Elysée.
De son divorce retentissant avec Cécilia aux signes avant-coureurs du monumental scandale Dominique Strauss Kahn en passant par le portrait au vitriol de quelques adversaires politiques, Nicolas Sarkozy livre des détails croustillants sur la période allant de son élection en 2007 à la crise financière de 2008. Et bien sûr, il a été question de ce fameux discours de Dakar où il avait déclaré que «l’Afrique n’était pas suffisamment entré dans l’histoire».
Treize ans plus tard, celui que l’on pensait piégé par l’un de ses plumitifs et idéologues dissipe toute ambiguïté: s’il fallait le répéter, je le referai », a-t-il dit en substance dans son livre-événement en librairie à partir du 24 juillet 2020. «l’Afrique est responsable des malheurs qui lui arrivent», assène celui qui considère que son déplacement à Dakar et le discours qui porte son nom « constituèrent la première difficulté de mon quinquennat ». Sur le fond, je n’ai rien à renier”, écrit Nicolas Sarkozy. “Je crois encore aujourd’hui que l’Afrique a une part de responsabilité dans son propre malheur.”
Sur le plan politique, Nicolas Sarkozy, raconte avoir été surpris par la polémique, et confesse une “erreur”. “Je dois reconnaître que je suis rentré tout seul dans le piège politique où mes adversaires souhaitaient me voir tomber”, raconte-t-il alors que l’on pensait que le piège en question, s’il existe, était l’oeuvre de son conseiller Henri Guaino, à l’époque incontournable. “Ai-je trop voulu en dire ? L’ai-je dit trop franchement, ou trop brutalement, ou les deux à la fois ? (…), s’interroge celui que les français sortiront de l’Elysée après un seul mandat. “C’était une erreur”, ajoute-t-il du bout de la plume.
Et de conclure avec l’excuse habituelle des amis de l’Afrique: “Je le regrette d’autant plus que j’aime profondément l’Afrique et les Africains.” « Ce déplacement était difficile dès le départ”, confesse celui qui avait créé le ministère de l’identité française et pesé de tout son poids pour emmener les historiens et les législateurs à faire valider une loi sur les bienfaits de la colonisation. Quel message voulait-il donc porter à Dakar ? “Je voulais aborder franchement la question d’une maîtrise des flux migratoires. Je voulais aussi refuser la repentance. Mais j’avais bien l’intention de qualifier l’esclavage de crime contre l’humanité ». Des objectifs politiques et idéologiques qui l’ont conduit finalement au dérapage dans une université au nom de Cheikh Anta Diop plus que symbolique et devant un auditoire abasourdi, qui mettra plusieurs heures, voire des jours, avant de revenir sur ses propres applaudissements.
C’est le paragraphe ci-après du discours de Dakar qui a été surtout reproché à l’ancien président français.
Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.
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