La menace de radiation brandie par la tutelle contre Me Ayé Boun Malick DIOP, pour abandon de poste, risque d’être une pilule amère à avaler. La cause ? L’aile dissidente se joint au combat du Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST). Tous les greffiers du Sénégal font bloc autour de leur camarade.
Malgré son refus de suivre le mot d’ordre de grève décrété parle Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST), l’aile dissidente apporte son soutien. Non pas pour les suivre dans le combat,mais exiger de la tutelle la sus-pension de la procédure de limogeage de Me Elhadi Ayé Boun Malick DIOP, secrétaire général dudit syndicat, accusé d’abandon de poste. Ces militants de l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) qui font siennes les revendications du SYTJUST, invitent le Garde des Sceaux, Me Malick Sall, «à sur-seoir à la procédure initiée contre son secrétaire et à œuvrer pour une satisfaction des revendications qui ne font l’objet d’aucune difficulté pour apaiser le climat social notamment le paiement des primes».
Dans un communiqué, l’UNTJ affirme qu’elle est prête à faire une offre de propositions pertinentes pour des pistes de sortie de crise.«Elle ne saurait jamais cautionner qu’un travailleur exerçant son droit de grève soit sanctionné sous quelque prétexte que ce soit. Elle déplore par la même occasion le relèvement de ses fonctions du conseiller technique du greffe», lit-on dans le communiqué. Non sans manquer de porter l’attention du ministre de la Justice sur les«conséquences fâcheuses qui découleront, à coup sûr, d’un rallongement indu de la liste des bénéficiaires du fonds commun précaire des greffes». «L’UNTJ dénonce avec la dernière énergie le recours au greffier ad hoc et se veut ferme et debout pour la défense des intérêts matériels et moraux de tous les travail-leurs de la justice», écrit le bureau exécutif national de l’UNTJ.
Ce mouvement de grève qui a duré un mois, notent ces syndicalistes, aune répercussion sur la qualité du service public de la justice et a rendu presque insupportable la charge de travail du personnel en activité. Ledit bureau exécutif de l’UNTJ qui rappelle ce contexte marqué par un climat social de plus en plus délétère, commande un dialogue et une recherche de solutions durables. C’est pour-quoi, elle (UNTJ) précise que la procédure de radiation déclenchée contre Me DIOP et le limogeage du conseiller technique du greffe sont de nature à envenimer la situation déjà délicate du service public de la justice.«Elle regrette enfin le recours au greffier ad-hoc qui n’est qu’une parodie de justice et la tentative de militarisation de l’institution judiciaire qui est une entreprise dangereuse et inefficiente», souligne le document.
Salif KA