Des forces soudanaises ont arrêté quelque 160 personnes qui s’apprêtaient à traverser la frontière libyenne pour combattre comme “mercenaires” dans le pays en guerre, a indiqué dimanche un groupe paramilitaire lié au gouvernement soudanais.
“Les forces de sécurité conjointes postées à la frontière soudano-libyenne ont arrêté 160 personnes, dont deux étrangers, qui allaient combattre comme mercenaires en Libye”, ont déclaré les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (RSF) dans un communiqué.
RSF n’a pas précisé dans quel camp ces hommes s’apprêtaient à combattre en Libye, ni la nationalité des deux étrangers. Le groupe est dirigé par le général Mohamed Hamdan Dagalo, un responsable du Conseil de transition du Soudan.
Le Soudan connaît une transition démocratique fragile après les manifestations massives qui ont abouti à la destitution de l’ancien dictateur Omar el-Béchir en avril 2019 par l’armée.
“Envoyer des Soudanais pour combattre comme mercenaires en Libye est totalement inacceptable”, a déclaré Jaddo Hamdane, commandant des RSF au Darfour Nord.
“Nous avons surveillé et sécurisé la frontière avec la Libye pour lutter contre l’immigration illégale, le trafic d’êtres humains et toutes les activités criminelles transfrontalières”, a-t-il ajouté.
En janvier, des experts de l’ONU ont affirmé que de nombreux arabes de la région conflictuelle du Darfour (ouest du Soudan) et du Tchad voisin combattaient en tant que “mercenaires” en Libye.
Ces experts ont indiqué qu’ils appartenaient aux mêmes tribus qui constituent une majorité des membres de RSF, mais ont ajouté qu’il n’y avait pas “de preuve crédible” que le groupe paramilitaire soit déployé en Libye.
Plusieurs groupes armés du Darfour combattants en Libye “ont participé à différents affrontements et opérations militaires aux côtés des deux parties en conflit en Libye”, ont par ailleurs affirmé les experts onusiens.
La région du Darfour a été le théâtre d’une guerre sanglante entre rebelles et forces gouvernementales du général Omar el-Béchir, dans les années 2000.
Le Darfour reste en proie à des violences meurtrières notamment entre tribus rivales.
Le gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé dans la capitale Tripoli, accuse des parties soudanaises d’envoyer des mercenaires combattre auprès de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’est et une partie du sud de la Libye. Ce que les autorités soudanaises nient.
Le 28 juin, les forces de sécurité soudanaises avaient déjà arrêté au Darfour 122 “mercenaires”, dont huit enfants soudanais, se rendant en Libye pour combattre comme “mercenaires”.
Le360 Afrique – AFP