L’Egypte ne restera pas “inerte” dans le conflit libyen face à une “menace directe” sur sa sécurité nationale, a déclaré jeudi le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi lors d’une réunion avec des chefs tribaux de l’est libyen.
Le Caire “ne restera pas inerte devant tout mouvement qui constituerait une menace directe pour la sécurité nationale de l’Egypte”, a déclaré M. Sissi. Un message clairement adressé à la Turquie et qui sonne comme une mise en garde.
De leur côté, les chefs de tribus lui ont donné mandat pour intervenir en Libye en cas de poussée vers l’est des forces du gouvernement de Tripoli.
La Libye est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud.
Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place, et le second par l’Egypte voisine, les Emirats arabes unis et la Russie.
La présidence égyptienne a souligné dans un communiqué jeudi que Le Caire soutenait “l’aspiration des Libyens à un avenir meilleur”.
L’Egypte avait averti en juin que toute avancée des forces du gouvernement de Tripoli (GNA) pourrait déclencher une intervention militaire égyptienne.
Le GNA, qui a dénoncé cette position en la qualifiant de “déclaration de guerre”, a porté ses efforts en direction de Syrte, sous contrôle du maréchal Haftar.
Le Caire considère cette ville stratégique, qui ouvre l’accès aux gisements pétroliers libyens, comme une “ligne rouge”.
Dans un communiqué diffusé dans la nuit de lundi à mardi, le parlement basé dans l’est de la Libye qui appuie le maréchal, a dit être d’accord pour une intervention de l’armée égyptienne en cas de menace pour la sécurité des deux pays.
En juin, l’Egypte a appelé à des pourparlers entre les factions rivales dans le cadre d’une initiative de paix, appelant à un cessez-le-feu, à un retrait des mercenaires et à un démantèlement des milices.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire, la Libye est plongée dans le chaos et des conflits aux multiples fronts, complexifiés par la présence accrue d’acteurs internationaux.
Le360 Afrique – AFP