«Ça manque de rythme, c’est trop morose, les opposants dorment en classe» : Ce sont les qualificatifs que l’artiste engagé Didier Awadi a adressés à l’opposition sénégalaise à travers sa dernière correspondance à son «ami» «Ndiaye». La passivité de l’opposition indispose le rappeur Awadi qui n’a pas pu s’empêcher de lancer quelques pics pour les secouer. Mais, avant, c’est l’un des doyens de l’opposition qui est interpelé. «Wade, il y a longtemps qu’il ne donne plus de ses nouvelles notre Gorgui national. Il manque trop à l’ambiance politique», écrit l’un des pionniers du rap au Sénégal. Avant d’enfourcher : «Ça manque de rythme, c’est trop morose, les opposants dorment en classe». Avec un brin d’ironie, l’auteur de la lettre pense tout simplement que «Macky a réussi à endormir tous ses opposants». Plus étonnant, selon le rappeur engagé, «même Khalifa Sall qu’on avait mis en prison est allé au Palais, on ne sait même pas à quel titre? C’est à n’y rien comprendre». Pour tout dire, l’artiste juge la politique avec la passivité de l’opposition, tout bonnement : «La politique n’a plus de goût». Ainsi en appelle-t-il à «de bonnes élections qu’on puisse bouffer un peu»…
Awadi qui abordé plusieurs autres sujets à travers sa correspondance, n’en finit pas avec les politiques. En relevant cette fois ci le rapport de force dans l’occupation de l’espace public. «Les partis d’opposition réunis au sein d’une forte coalition ont décidé de marcher très bientôt contre le pouvoir qu’ils accusent d’abus de position dominante. Je t’explique: le parti au pouvoir monopolise tellement l’espace médiatique que les opposants n’arrivent plus à trouver le moindre petit bout de scandale à se mettre sous la dent. Il sont toujours pris de vitesse par les snipers du pouvoir qui n’hésitent plus à tirer contre leur propre camp», raille-t-il. Avant de marteler avec plus d’ironie : «L’Apr se charge elle même de révéler au grand jour ses propres scandales. L’opposition s’indigne mais le pouvoir lui rétorque qu’on est jamais mieux servi que par soi même». Dans tous les cas, le rappeur prévient : «A ce rythme là l’opposition risque rapidement de se retrouver au chômage. Ce n’est pas sérieux. La démocratie est en danger»…
Emile DASYLVA