Des militaires tchadiens ont ouvert le feu lundi sur les pneus d’une voiture de l’armée française avec à son bord des gendarmes qui prenaient des photographies à proximité d’un site sensible dans la capitale tchadienne, selon un communiqué conjoint mardi de N’Djamena et l’ambassade de France au Tchad.
Il y a cinq semaines, deux militaires français avaient été blessés dans un incident similaire.
“Ce lundi 13 juillet après-midi, un véhicule de la force Barkhane, ayant à son bord des gendarmes français s’est arrêté devant un site sensible, situé non loin de l’aéroport, pour photographier une mosquée en face de ce site sans qu’ils n’aient conscience de la sensibilité de l’endroit”, explique le communiqué du ministère tchadien des Affaires étrangères et de l’ambassade.
La force française antijihadiste Barkhane, déployée au Sahel, a son siège dans la capitale tchadienne.
“Les militaires tchadiens chargés de la sécurité du site en question ont procédé à des tirs d’intimidation contre le véhicule de la force Barkhane”, qui “n’ont occasionné que des dégâts sur les pneus du véhicule”, précise le communiqué officiel.
Le parquet de N’Djamena a ouvert une enquête, selon ce communiqué.
Selon un officier tchadien interrogé par l’AFP sous couvert d’anonymat, les militaires français “filmaient la résidence privée du président Idriss Déby appelée Palais Burkina et la mosquée à côté de cette résidence”.
Diviser pour mieux régner ?
C’est alors, “que nos militaires en faction devant la résidence privée du chef d’Etat ont tiré sur le véhicule”, a-t-il affirmé.
Le véhicule a “réussi à s’enfuir avant d‘être intercepté”, selon cette source, qui précise que ces militaires français “ont reçu le secours de blindés français”.
Un journaliste de l’Agence France-Presse arrivé sur les lieux une heure et demie après la survenue de cet incident a observé des blindés français qui quittaient la zone.
Le 9 juin dernier, un incident similaire s‘était produit à N’Djamena. Deux militaires français “en patrouille de reconnaissance à proximité du palais présidentiel”, selon l’armée française, avaient été blessés par des tirs militaires tchadiens.
A l‘époque, un officier de la garde présidentielle avait affirmé à l’AFP que ces deux Français, en civil, étaient en train de filmer le palais présidentiel au moment où ils avaient été pris pour cible.
Il est interdit de stationner et encore plus, de prendre en photographie des sites présidentiels au Tchad.
L’année dernière, au moins un Tchadien est décédé et un autre a été blessé par des tirs de militaires, pour avoir stationné devant le palais, selon une source sécuritaire.
AFP