Cité dans une affaire d’avortement clandestin, le journaliste Cheikh Yérim Seck vient, à nouveau, d’être placé sous contrôle judiciaire par le doyen des juges. C’est la seconde inculpation du journaliste en l’espace d’une semaine.
Après le dossier de la famille Farès, le patron du site d’informations YérimPost, Cheikh Yérim Seck, vient, de nouveau, d’être placé sous contrôle judiciaire. Il est impliqué dans une sombre affaire présumée d’avortement de la dame Ngoné Thiam. Libéré auparavant par une convocation par les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, il s’est présenté, hier, à nouveau devant les enquêteurs. A la fin de son face-à-face avec les gendarmes, il a été arrêté et déféré au parquet, tout comme les autres personnes citées dans cette même affaire. Lesquelles personnes sont, entre autres, Ngoné Thiam, l’infirmier et leur intermédiaire.
En effet, dans son réquisitoire suivi par le doyen des juges, Samba Sall, le procureur de la République de Dakar, Serigne Bassirou Guèye qui a réclamé le placement sous contrôle judiciaire de Yérim a, en même temps, recommandé l’ouverture d’une information judiciaire. Une procédure qui risque de durer six mois, au regard du Code pénal sénégalais. Et cela pour permettre l’audition de toutes les personnes impliquées de loin ou de près dans ce dossier.
Cette affaire a valu au célèbre journaliste une première convocation, lundi dernier, à la gendarmerie de Colobane au cours de laquelle il a été libéré sur convocation, c’est-à-dire il doit se présenter à nouveau. Les enquêteurs de lui notifier qu’il est poursuivi pour «avoir été impliqué dans l’avortement de la grossesse de Ngoné Thiam». Un délit prévu et puni par la loi en vigueur. Ainsi, trois personnes ont été interpellées dans cette affaire. Il s’agit d’un infirmier, «récidiviste», qui aurait pratiqué l’acte, de la «mineure engrossée» et une autre fille qui est présentée comme intermédiaire entre l’infirmier et la mineure. D’après des sources, la proche du mis en cause qui a été enquêtée dans cette sordide affaire aurait reconnu avoir remis, sous la recommandation de Cheikh Yérim Seck, les 200 mille F Cfa ayant servi à l’avortement.
Selon toujours des sources, devant les enquêteurs, Cheikh Yérim Seck a, non seulement nié d’avoir engrossé la dame qu’il présente comme majeur (29 ans), mais fait savoir également que les 200 mille francs Cfa étaient une contribution au paiement de la location de l’appartement de la dame. Et c’est la deuxième fois que le nom du Directeur de publication de Yerimpost est cité dans une affaire similaire. Il avait déjà été condamné à trois ans de prison pour viol, en 2012 avant d’obtenir une réduction de peine d’un an en appel. Une peine qu’il n’a pas totalement purgée en raison d’une libération conditionnelle accordée par le ministre de la Justice d’alors.
Salif KA