Si vous êtes journaliste, ne soyez pas étonné que vos appels téléphoniques à certains membres du gouvernement sonnent dans le vide par ces temps qui courent.
Eh ben, cela parce que lors du dernier Conseil des ministres, Macky Sall a vertement critiqué ses hommes sur les fuites dans la presse de certaines informations stratégiques. Et selon nos antennes à l’avenue Léopold Sédar Senghor, il était chaud bouillant à la fin de cette réunion hebdomadaire. D’après nos sources au palais, il n’y est pas allé par le dos de cuillère pour flinguer le gouvernement qu’il soupçonne de sourcer la presse, notamment sur ses colères, des décisions ou encore des bisbilles entre collègues, comme ce fut le cas entre les ministres Amadou Hott et Abdoulaye Daouda Diallo sur un conflit de compétence, ou encore entre ce même Hott et Mahammad Boun Abdallah Dionne, Secrétaire général de la présidence de la République. Car, nous souffle-t-on, «le patron» était méga-furieux que tout ce qui se dit en Conseil des ministres, comme dans le huis clos pour régler un dossier chaud de sa gouvernance, l’affaire Senelec-Akilee, se retrouve dans la presse le lendemain. Au demeurant, les ministres ont appris les dernières nominations, comme nous autres. Pis, pour manifester à son équipe sa colère, il n’a même pas partagé avec eux les sandwichs que le Secrétaire général du gouvernement mitonnait, chaque fois, avec soins pour eux.
Cependant, il est bien curieux de savoir comment Macky Sall espère garder des secrets avec un gouvernement de pas moins de 34 ministres dont certains se jettent des peaux de banane pour tenter d’éliminer un qui pourrait les gêner dans la guerre différée de succession. Ou même lorsque des journalistes qui réclament son amitié font de gros déballages sur le gouvernement avant de se faire reprendre par d’autres. Ainsi, ce n’est pas dans le gouvernement qu’il faut mettre de l’ordre mais dans le pays.
Seyni DIOP