Elles se sont regroupées sous le mythique arbre Moussa Molo, au centre-ville de Kolda, pour lancer leur protestation, lundi dernier 8 juin. Elles, ce sont ces centaines de femmes qui n’ont pas accepté leur mise à l’écart sur les listes de bénéficiaires de l’appui alimentaire du «Force Covid-19».
Une manifestation spontanée de femmes fortement remontées contre les autorités locales. Les chefs de quartiers et autres membres des commissions sont accusées d’avoir délibérément choisi leurs parents et autres proches, au détriment de certains ayants-droit.
A l’image de cette veuve, habitante de Gadapara, (quartier de Kolda) près du poste de santé avec des enfants mineurs, écartée des listes car ayant son ainé fonctionnaire, lui a-t-on expliqué. Or, elle a vu des femmes de fonctionnaires ou d’autres ayant leurs enfants dans la fonction publique charger du riz dont elles venaient de bénéficier. Les femmes «marcheuses» sont allées voir le préfet pour étaler leur colère. Le chef de l’exécutif départemental a tenu à rassurer les protestataires de la volonté des autorités à travailler dans la plus grande transparence. Il a organisé une rencontre entre la mairie, certains chefs de quartiers et les protestataires.
Trois jours après, hier, mercredi 10 juin, l’adjoint au maire de Kolda, Daouda Sidibé, au cours d’un point de presse, a tenu à expliquer l’existence d’un quota sécuritaire qui va toucher certains ménages inscrits sur le Registre national unique (RNU) omis. Il a tenu à préciser qu’aucune nouvelle inscription n’est ouverte, contrairement aux rumeurs qui en font état. Une évaluation totale sera faite, a rappelé le premier adjoint au maire de Kolda. Reste que cette colère des femmes montre l’exaspération dans le ciblage des ayants-droit des politiques sociales. La refonte des listes de bénéficiaires des bourses familiales s’impose, au vu de la situation, souligne-ton, au moment où des fonctionnaires et autres salariés ou grand commerçants perçoivent cet appui.
La distribution de ces vivres a permis de mettre des visages sur ceux qui «avalent», sans aucun souci, cet argent alors qu’ils n’en ont pas droit. En effet, la condition, c’est qu’il fallait aller récupérer physiquement les bons et passer au magasin de stockage. Un supplice pour certains bénéficiaires obligés de se montrer au grand jour devant des voisins oubliés, plus nécessiteux.
Sud Quotidien