Deux camps s’opposent sur le sujet. Tandis qu’une première faction sollicite une autorisation consulaire pour le rapatriement de la dépouille de l’homme d’affaires pour des inhumations prévues le 20 juin 2020, une seconde faction s’oppose à la délivrance de ladite autorisation.
Selon le programme publié par certains membres de la famille, les obsèques du milliardaire Victor Fotso sont prévues le 20 juin prochain à Bandjoun, son village natal dans la région de l’Ouest du Cameroun. Âgé de 94 ans, l’homme d’affaires et industriel camerounais est décédé le 19 mars dernier à Neuilly-sur-Seine en France, des suites d’une courte maladie.
Actuellement, sa dépouille est encore en France, en attendant l’organisation des formalités de rapatriement du corps vers le Cameroun et des funérailles. Cependant, la très grande famille du défunt est loin de s’accorder sur l’organisation des obsèques du patriarche du clan Fotso. Victor Fotso était en effet l’époux d’une vingtaine de femmes et le père d’une centaine d’enfants.
Dans un courrier adressé le 1er juin 2020 au consul général de l’ambassade du Cameroun à Paris, par l’entremise de leur conseil, 18 veuves et certains des enfants s’opposent à ce calendrier, alors qu’un camp a déjà sollicité l’obtention d’une autorisation consulaire pour le rapatriement de la dépouille.
«Les différentes formalités post mortem entreprises par certaines personnes, quand bien même celles-ci seraient des membres de la famille du défunt, ont été faites à l’initiative individuelle de celles-ci, sans en informer le reste de la famille et/ou obtenir son accord (…) Ces personnes ne disposent d’aucun pouvoir pour accomplir lesdits actes au nom de la famille», indique notamment l’adresse, sans préciser qui sont les membres de la famille indexés.
On y lit également que «dans leur majorité», les épouses et enfants Fotso «ont mandaté Monsieur Fotso John (l’un des fils du défunt, Ndlr) aux fins d’accomplir en leurs noms l’ensemble des formalités requises en vue du rapatriement de la dépouille». «Les enfants d’une ou deux épouses fussent-ils les plus riches et puissants ne peuvent pas non plus imposer ce qu’il faut faire.
Personne, sans avoir reçu l’aval d’au moins la moitié de la famille, ne peut prétendre organiser les obsèques», réitèrent lesdites épouses dans une autre missive au gouverneur de la région de l’Ouest. Aussi, s’opposent-ils à la délivrance d’une autorisation d’entrée au Cameroun de la dépouille du richissime homme d’affaires à toute autre personne.
Une situation bien embarrassante pour le consul général, Oben Enow Victor qui, dans un courrier au ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, sollicite une aide pour faire face à cet antagonisme. «Compte tenu des difficultés que rencontrent les membres de la famille de Monsieur Fotso Victor à se mettre d’accord pour la date desdites obsèques et vu que le De cujus était une haute personnalité camerounaise à plusieurs titres, vos hautes instructions à ce sujet son hautement sollicitées», écrit l’officiel camerounais.
Victor Fotso est sans doute l’une des figures de proue de la première génération d’industriels camerounais, avec un empire qui s’est diversifié dans l’agroalimentaire, la finance, etc. Il était également le maire de la commune de Pete-Bandjoun, son village d’origine.
Le360Afrique