La Coordination des associations de presse (CAP) demande au chef de l’Etat de rendre aux acteurs des médias la Maison de la Presse, rappelant que cette infrastructure est “un acquis de haute lutte” des professionnels du secteur.
“Monsieur le Président de la République, rendez-nous notre maison ! L’État du Sénégal, dont vous êtes le chef, a toujours entretenu un consensus pour l’érection de cette maison”, écrit la CAP (APPEL – CDEPS – CORED – CTPAS – SYNPICS – CJRS – URAC – UNPJS) dans une lettre ouverte au chef de l’Etat rendue publique, mardi.
Dans ce courrier dont l’APS a obtenu copie, la CAP rappelle que “suite à l’entregent du regretté Alpha Sall, défunt Secrétaire général du SYNPICS, le terrain où se trouve la maison, a été mis à disposition par l’État qui a puisé dans son portefeuille pour financer cette bâtisse”.
“Cette maison est donc la propriété des acteurs des médias”, insiste la Coordination des associations de presse dans sa missive intitulée “Excellence, rendez-nous notre Maison de la Presse”.
La Maison de la Presse “va continuer à symboliser le manque de considération de la presse” de la part du gouvernement sénégalais, déplore la CAP, notant que “le management du forcing qui se manifeste par un boycott depuis 8 ans de ce bijou, le plus imposant bâtiment dédié à la presse en Afrique de l’Ouest, s’est hélas poursuivi il y a une semaine”.
Les responsables de la structure estiment en effet qu’en procédant aux nominations du président du Conseil d’Administration (PCA) et du Directeur général (DG) de la Maison de la Presse, ils sont “forcés de constater que le consensus obtenu chez le ministre de la Communication qui (leur) avait convaincu de venir siéger au Conseil d’administration, bien qu’on y soit sous représenté (2 membres sur 11), n’a été qu’une ruse”.
Ils soulignent que le Sénégal, qui “a la plus imposante et grande maison de la presse de la sous-région, ne saurait faire moins que ses voisins”. “Aucune maison de la presse du monde n’est gérée par un État. Aucune !”, s’exclament ces responsables.
La CAP qui dit attendre les textes d’application du Code de la presse déplore le retard dans l’adoption de la loi sur la Haute autorité de régulation de la communication (HARCA) et sur la publicité qui continue d’être régie par une législation qui date des années 80.
Déplorant les conditions de distribution de la dernière aide à la presse, la CAP estime que “rien n’est fait pour que le secteur des médias puisse connaître les réformes indispensables à sa survie, dans un contexte en mutation continue (…)”.
“Monsieur le Président de la République, nous acteurs de la presse sommes inquiets. Inquiets de voir le hiatus s’élargir entre vos intentions pour ce secteur que vous ne cessez de réitérer à chaque fois que de besoin et les actes posés à contre-courant par votre gouvernement”, écrivent les responsables de la CAP.
Dans son courrier, la CAP souligne que lors du Conseil des ministres du 6 mai 2020, le chef de l’Etat avez rappelé au gouvernement “tout l’intérêt” qu’il accorde “à la réalisation du nouvel écosystème des médias sénégalais, en enjoignant le ministre concerné de faire évoluer favorablement les projets de textes qui y concourent”.
“Le président de la République est revenu sur l’importance qu’il accorde au développement de la presse, en indiquant au ministre de la Communication l’urgence de finaliser le dispositif d’application du Code de la Presse”, rappelle-t-elle encore, citant le communiqué du Conseil des ministres.
APS