Les manifestations pour s’indigner de la mort George Flyod ne vont pas se limiter seulement aux Usa.
En effet, au Sénégal, leader du mouvement Frapp, Guy Marius Sagna, affirme que son organisation et d’autres sont en train de travailler pour un large front non seulement au Sénégal mais aussi en Afrique pour manifester contre le racisme aux Etats Unis. Il l’a fait savoir, hier, à l’émission dominicale de I-radio, Le Jury du dimanche. «Un front qui puisse avoir une réaction massive face à ce qu’on a l’habitude de voir en Amérique surtout concernant les noirs. Nous sommes en train d’échanger, de discuter autour d’un appel. Peu importe l’Etat d’urgence, peu importe le couvre-feu, nous poserons des actes en solidarité avec nos frères et sœurs des Etats Unis», soutient l’activiste. Qui n’a pas aussi ménagé le Président américain dont les propos sur cette affaire n’ont fait qu’accentuer la colère des manifestants. «Les afro-américains aux Etats-Unis sont en danger si rien n’est fait face à ce que dit Donald Trump, qui menace même de faire sortir la garde nationale alors que c’est le système qui est en cause. C’est un système ségrégationniste, raciste. La question de fond, au-delà de George Floyd, c’est que nous avons des Afro-américains qui ne sont que 13 % de la population mais qui constituent au moins 40 % des prisonniers aux Etats-Unis», a expliqué l’activiste. Les dirigeants africains en ont pris aussi pour leur grade. «Il faut protester contre le silence quasi général de nos élus qui étaient si prompts à dire ‘Je suis Charlie’ et qui ne disent pas ‘Je suis George Floyd’. La première c’est qu’en Afrique, les forces de l’ordre sont violentes et, les dirigeants ne peuvent pas laisser les bavures dans leur pays pour aller protester. La deuxième raison, c’est parce que les dirigeants africains ont peur de ce que les Etats-Unis pourraient avoir comme réponse si jamais ils arrivaient à se prononcer sur l’affaire».
Sur un autre registre, l’activiste a évoqué ses accointances avec le régime actuel et ses deux libertés provisoires suspendues au-dessus de sa tête. A l’en croire malgré cette restriction de ses mouvements, il ne va pas se laisser faire. «Cela veut dire qu’à tout moment, ils peuvent venir me prendre et me dire qu’il y a des éléments nouveaux pour le premier dossier ou pour le deuxième dossier. Un peu comme ils font avec Barthélémy Dias. Ce Gouvernement qui est incapable de donner des masques à la population ne m’attachera jamais une muselière». Très en verve, il renchérit : «Aucune liberté provisoire, aucune épée de Damoclès ne m’empêchera, n’empêchera les membres du Frapp de jouer leur rôle. C’est-à-dire être aux côtés du peuple sénégalais. Qu’est-ce qu’on peut faire avec un Etat qui libère des trafiquants de faux billets et qui arrête des gens comme moi ?», s’interroge-t-il avant d’indiquer que «cet Etat est violent quand il s’agit de Khalifa Sall ou Karim Wade mais, quand il s’agit de gens de l’Apr, il est clément».
Mamadou GACKO