L’engagement communautaire devrait être au centre de la réponse du coronavirus afin de réduire les risques de contamination. Selon des experts de l’Organisation mondiale de la santé, le Sénégal y est mal pris depuis le début de la pandémie avec des réactions tardives du gouvernement qui ont conduit à la situation actuelle. Ces derniers s’exprimaient hier, mercredi, lors de la rencontre avec des journalistes en santé sur la communication des risques et l’engagement communautaire.
«L e Sénégal vit sa première grande épidémie avec le coronavirus», a déclaré Dr David Houeto de l’Organisation mondiale de la santé. Même si le Sénégal a vécu l’épidémie du virus Ebola et de la dengue, ce dernier a estimé que cette situation n’est nullement comparable à celle du coronavirus.
De ce fait, docteur Houeto de déclarer qu’un changement de paradigme devait être opéré dès les premières heures de la maladie. « Dans le cadre de la pandémie du coronavirus, le Sénégal a tardé à mettre en place les premières mesures barrières pour amoindrir les risques de contamination. Ce qui a fait que la maladie a gagné du terrain », a-t-il fait savoir.
Et de faire remarquer une faille dans la communication du ministre de la Santé et de l’action sociale mais aussi du gouvernement : «Une communication de risque a manqué dans la gestion de la pandémie. Le Sénégal ne s’est pas doté d’une équipe bien formée pour prendre en charge ce volet qui devrait fonctionner avant même l’annonce d’une épidémie», a soutenu le spécialiste de la santé publique.
Et son collègue Rodrigue Barry de renchérir : « une épidémie, c’est une communication à temps réel et au Sénégal, sans cette communication des risques qui est transversale, rien ne va marcher. Les gens ont besoin d’être formés car le manque de confiance entre les politiques et la communauté grandit de jour en jour». Aujourd’hui, face à la propagation de la maladie qui prend des proportions incontrôlables, les experts de l’Oms ont estimé que l’Etat du Sénégal devrait être à l’écoute de la communauté pour trouver d’’autres issus de sortie de crise. «Il faut adapter la réponse à la situation de la zone où on se trouve. Les réalités diffèrent d’une localité a une autre.
La communauté doit être au cœur de la réponse mais pour le réussir, le gouvernement doit percer les associations de base, les dahiras, les associations de jeunes afin de leur donner les armes nécessaires pour sensibiliser leurs pairs. Il faut travailler à bâtir aussi la confiance être les deux entités que sont l’Etat et la communauté», a-t-il dit.
SudQuotidien