Après un an de négociations sans succès, le Syndicat de travailleurs de la Justice (Sytjust) constate une lenteur dans la mise en œuvre de leurs revendications portant approuvées par le chef de l’Etat, Macky Sall, en Conseil des ministres. Un manque de diligence que les greffiers et corps assimilés imputent au ministre de la Justice.
Le temps de grâce accordé à l’actuel chef de la Chancellerie, Me Malick Sall, par les travailleurs de la justice semble arriver à son terme. Tout porte à le croire puisque leur syndicat, après un an et quelques, sonne la fin de la récréation et solde ses comptes avec son ministre de tutelle. D’après un communiqué rendu public, ces syndicalistes expriment leur reconnaissance et leur gratitude au président de la République qui a été «sensible au plaidoyer des travailleurs de la Justice et a, conséquemment, manifesté une forte volonté politique ayant abouti à des réformes majeures et à des acquis satisfaisants». Ces syndicalistes affiliés au Syndicat de travailleurs de la Justice (Sytjust) soutiennent que ses avantages ne leur profitent pas encore à cause de «l’incapacité du ministre de la Justice à matérialiser ces avancées louables». «C’est pourquoi, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) dénonce et condamne sans réserve la posture dilatoire et attentiste de Me Malick Sall qui, depuis sa prise de service en avril 2019, n’accorde aucune attention sérieuse à la mise en œuvre et à l’effectivité des réformes dont il a hérité clé-en-main ; et cela, malgré les multiples relances qui lui ont été faites dans la sérénité, en dépit même de la plus récente instruction officielle par laquelle le chef de l’Etat a demandé à son collègue des Finances et lui-même de procéder au règlement consensuel des revendications», écrit le bureau national de Sytjust dans son communiqué daté le 02 juin 2020.
Selon les coordonnateurs de cette organisation syndicale, plus d’une année durant, le destin et l’avenir professionnel des travailleurs de la Justice ont été gérés par le Garde des Sceaux, Me Malick Sall avec «tâtonnement et absence totale du sens des responsabilités jamais égalés à la chancellerie». Ce dernier, déplorent-ils, affiche depuis lors un indescriptible immobilisme qui étouffe toutes les initiatives heureuses du chef de l’Etat. Lesquelles initiatives, laissent entendre les syndicalistes, sont porteuses de tant d’espoir pour les soldats du service public de la Justice. «Il a ainsi hypothéqué les chances d’une émergence d’une meilleure qualité du service public de la Justice qui, inéluctablement, passera par la satisfaction des légitimes revendications des travailleurs de la Justice», dénonce le bureau national du Sytjust.
Par ailleurs, informent ces contestataires, fidèle à son label de responsabilité, le Sytjust a observé un long délai sans tumulte ni heurts dans le triple souci de préserver le droit des Sénégalais à un service public de la Justice exempt de dysfonctionnements, d’éviter toute méprise sur les intentions de son interlocuteur par un jugement hâtif. «En cette reprise des activités normales des Cours et Tribunaux, des services de l’administration centrale de la Justice, le Sytjust exige publiquement et solennellement la matérialisation des acquis des travailleurs de la Justice par la mise en œuvre sans délai des réformes qu’il a trouvées en place, déjà prêtes à l’emploi», recommande les syndicalistes.
Salif KA