Une récession est de plus en plus redoutée par les économistes à la fin de la pandémie du coronavirus. Mais pour Meissa BABAOU, le coronavirus a bon dos. Selon l’enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’UCAD le virus a trouvé le pays dans de réelles difficultés financières.
«Ce n’est pas la Covid-19 qui nous a mis dans ces difficultés. C’est une situation que la crise sanitaire a trouvée au Sénégal, une situation de trésorerie catastrophique. On va retourner dans les mêmes problèmes que nous avions connus avant la Covid-19», indique l’économiste.
Pour lui, les difficultés financières du Sénégal datent de 2015. «Les autorités l’ont toujours nié. Cela nous a rattrapés avec une dette intérieure colossale. Un service de la dette qui frise les 80 milliards de francs CFA par mois. Après la Covid-19, le Sénégal sera encore dans son médiocre état financier pour financer certains projets et honorer des dépenses», observe-t-il, dans les colonnes de WalfQuotidien.
S’agissant de l’annulation de la dette, Meïssa BABOU se demande comment cela pourrait se faire. «Ces dettes ne peuvent pas être annulées. Si on devait annuler la dette du Sénégal, ça ne ferait pas 20 %. C’est seulement ce que la Banque mondiale et le Fmi ont donné qui sera concerné. Le Sénégal peut appeler à l’annulation des dettes bilatérales. La configuration des dettes ne permet pas à la Banque mondiale et au FMI de prendre cette décision. C’est pourquoi l’appel du chef de l’Etat n’a pas été entendu. Si on devait annuler la dette, ce serait pour le monde entier parce que les pays européens sont aussi endettés que ceux de l’Afrique», explique-t-il.
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