Sur tous les fronts pour combattre la pandémie de Covid-19, les scientifiques du monde entier explorent toutes les pistes afin de comprendre le comportement de la maladie. A Newcastle (Royaume-Uni) un récent rapport publié par le professeur Richard Webber, un éminent universitaire, en collaboration avec Trevor Philipps, un écrivain et ancien politicien travailliste, a abouti à un constat très intéressant : les ablutions des musulmans auraient peut-être réduit le risque de contamination au coronavirus dans leurs nombreuses communautés connues en Angleterre.
Le rapport intervient alors que Public Health England lance une enquête sur les raisons pour lesquelles les non-Blancs semblent être les plus touchés par la maladie (les rapports de soins intensifs montrent que 34,5 % des patients gravement malades sont issus de minorités ethniques, bien qu’ils ne représentent qu’environ 14 % de la population). Il souligne aussi que les zones à forte proportion de non-Blancs constituent la plupart des points chauds du coronavirus, au Royaume-Uni. Si les zones de minorités ethniques très peuplées représentent plus des trois-quarts des milieux les plus infectés, les chiffres des communautés musulmanes dans les régions qui pourraient être durement touchées sont faibles.
Les statistiques britanniques montrent que seulement quatre des zones avec les populations musulmanes les plus élevées sont sur la liste des points chauds Covid-19 (Newham, Birmingham, Brent et Ealing) alors qu’au même moment, plus d’une douzaine d’autres avec un grand nombre de citoyens musulmans, dans le centre-ville ou les zones urbaines les mettant en danger de propagation rapide du virus, ne sont pas sur la liste. Il s’agit notamment de différents arrondissements de Londres et Manchester, Luton, Bradford, Slough et Leicester.
Le rituel de purification musulman aurait-il quelque chose à apprendre ?
A la lumière de ces estimations chiffrées qui contredisent les prévisions les plus pessimistes, Trevor Philipps émet l’hypothèse suivante : ‘’Peut-être faut-il voir là une révélation. En effet, si l’une des clés pour stopper la transmission du virus est le lavage des mains, une communauté religieuse dont l’ensemble des fidèles se lavent soigneusement chaque jour, et cinq fois par jour avant d’effectuer les cinq prières quotidiennes, en se conformant à un rituel de purification très rigoureux, aurait-elle quelque chose à nous apprendre ?’’, interroge-t-il avant de livrer sa conclusion : ‘’Les ablutions pourraient avoir réduit le risque de la Covid-19 au sein de la communauté musulmane.’’
L’étude des deux spécialistes suggère que ‘’les ablutions, la purification rituelle des fidèles précédant l’accomplissement du devoir religieux, auraient pu jouer un rôle dans la prévention de la propagation du virus au sein de la communauté musulmane britannique’’. Dans un article paru dans le ‘’Times’’, repris par oumma.com, Trevor Philipps fait part de leur analyse : ‘’Si la pauvreté était un facteur déterminant, on pouvait légitimement penser que la Covid-19 sévirait particulièrement parmi les minorités musulmanes pakistanaises et bangladaises du royaume.’’ Il suggère que le lavage régulier des mains avant la prière, un jeune âge moyen et moins d’une femme musulmane sur trois au travail pourraient fournir aux gens une protection continue contre la Covid-19.
Avec EnQuete