Avec plus de 1600 patients guéris grâce à l’hydroxychloroquine, le Sénégal affirme ne pas être concerné par l’arrêt des tests cliniques sur ce médicament décidé par l’Organisation mondiale de la santé. Il compte même publier début juin les résultats d’une étude locale sur son efficacité
Avec 3300 cas confirmés de Covid et seulement 41 décès, les médecins sénégalais qui continuent d’obtenir des résultats plus qu’encourageants avec l’hydroxychloroquine ne comptent pas se laisser influencer par une étude réalisée uniquement par la compilation de base de données à vaste échelle. C’est du moins ce qui ressort de leur récente communication face à la polémique qui enfle au sujte de cette molécule utilisée depuis cinquante ans dans le traitement curatif et préventif contre le paludisme.
“Le traitement avec l’hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l’équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique”, a affirmé le docteur Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires.
Pour sa part, le professeur Moussa Seydi chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann refuse de suivre tête baissée l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a abandonné les essais cliniques du traitement à l’hydroxchloroquine qu’elle juge désormais peu sûre.
Selon lui, le protocole thérapeutique associant l’hydroxychloroquine à l’azithromycine avait ramené la durée moyenne d’hospitalisation des patients de 13 jours à 8 jours seulement. Il s’exprimait en début du mois de mai courant lors d’un point de presse et visiblement, les données plus fournies de ce fin de mois le confortent dans sa position.
Pr Moussa Seydi travaille sur une étude réalisée sur 500 patients guéris avec l’hydroxychloroquine. Le Pr Seydi connu pour sa liberté d’action et son franc-parler emboîte le pas à son collègue le Pr Didier Raoult qui a publié, hier, un résumé de son étude sur 3737 patients traités dans son institut.
Selon le journal L’Observateur, le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann de Dakar donne rendez-vous au monde scientifique dès début juin pour la publication des résultats préliminaires dans plusieurs grandes revues médicales internationales.
Selon des sources médicales, une quantité importante d’hydroxychloroquine sont encore stockées à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) pour le ravitaillement des centres de traitement du Covid-19 à travers le territoire national.
Ce qui signifie que le Sénégal comme plusieurs pays d’ailleurs n’a accordé que peu d’intérêt à l’étude parue de la revue britanique “The Lancet” et qui tend à démontrer la dangerosité de cette molécule.
Pour le moment, les chiffres parlent pour les médecins sénégalais. En effet, le Sénégal ne compte qu’un taux de mortalité de 1,22%, contre une moyenne mondiale de 6,11%, soit 5 fois supérieure. Par ailleurs, les médecins séngalais sont formels: il n’y a absolument aucun cas de décès lié à des effets secondaires de l’hydroxychloroquine.
Le360Afrique