Plus de soixante jours après avoir contracté le coronavirus, des patients présentent encore aujourd’hui des symptômes de la maladie. Ils représentent 10% des patients suivis par le CHU de Rennes et font l’objet d’études pour comprendre ces résurgences de la maladie.
“J’ai encore d’énormes coups de fatigue, des malaises, des douleurs articulaires, des engourdissements,” Anne C. , 52 ans est encore très faible plus de soixante jours après les premiers symptômes du coronavirus.
Le sentiment d’avoir un alien à combattre.
Cette cadre d’une entreprise bretonne qui travaille avec la Chine a déclenché tous les symptômes du Covid-19, le 17 mars “avec très vite des moments de crise effroyables. Le sentiment d’avoir un alien à combattre à l’intérieur de vous-même.” Elle traverse cette période à son domicile, près de Rennes. Elle est adressée plusieurs fois aux services des urgences. “Mon cas n’était pas dans les plus graves” affirme la quinquagénaire.
Anne est en colère contre ce qu’elle qualifie de “déni médical”. La Bretonne estime ne pas avoir été entendue par le corps médical. “On ne me croyait pas. On me disait que c’était le stress. On a dit à mon mari qu’il fallait que je sois prise en charge en psychiatrie.” Aujourd’hui, la quinquagénaire fait partie d’un groupe de discussion sur Twitter. Le mot-dièse #aprèsJ60 recense des témoignages de malades toujours souffrants. “Ça a été une délivrance, comme un journal intime. Pouvoir ainsi échanger avec des gens qui vivaient la même chose “.
10% des patients pris en charge au CHU de Rennes présentent encore des symptômes, après six semaines
Au CHU de Rennes, où quelques 530 malades ont été suivis dont plus de la moitié depuis chez eux, on constate qu’aujourd’hui 10 % de ces patients connaissent des rechutes, plus ou moins graves. Ces patients ont en effet été rappelés par les services de l’hôpital six semaines après leur prise en charge afin d’évaluer leur état de santé.
Nous n’avons pas eu besoin d’hospitaliser de nouveau.
“Plusieurs équipes médicales dans d’autres hôpitaux ont constaté la même chose. Des patients qui présentent encore des symptômes résiduels. Des symptômes qui heureusement ne sont pas graves. Nous n’avons pas eu besoin de les hospitaliser de nouveau,” explique le professeur Pierre Tattevin, chef du service infectiologie du CHU de Rennes. “Ce ne sont pas les cas les plus graves qui sont concernés et ce n’est pas le virus qui se multiplie de nouveau, les patients ne sont donc pas contagieux”.
Mais le professeur Pierre Tattevin reconnait que “cela reste très difficile, très angoissant de retomber malade, de tousser de nouveau”. Des études sont en cours dans plusieurs hôpitaux pour comprendre ces symptômes résiduels.
Francebleu