La journée d’hier a été violente à Touba. Pour ou contre le décaissement des 15,7 millions de francs Cfa, des chauffeurs et l’équipe dirigeante de la gare routière se sont donnés en spectacle. Bilan : Une dizaine de personnes interpellées par la police et des blessés ont été enregistrés dans les deux camps.
Bataille rangée spectaculaire à la gare routière de Touba. Des affrontements ont éclaté hier entre partisans du président de ladite gare, Idy Kâ, et ceux de Mame Cheikh Diop. Le bilan provisoire fait état de dizaines de personnes interpellées par les forces de l’ordre et des blessés enregistrés dans les deux camps. Dans la foulée des échauffourées, des véhicules ont également été caillassés. A l’origine de leurs affrontements, les 15 millions 700 mille francs Cfa de la Caisse sociale du regroupement des transporteurs et chauffeurs de ladite gare routière, selon nos informations. Ces derniers ont eu une divergence sur la distribution de cette somme d’argent, d’après toujours notre source. Quand un groupe juge nécessaire de décaisser cette manne financière pour assister les chauffeurs, l’autre, dirigé par Idy Kâ, président de la gare routière de Touba, voit l’urgence ailleurs.
Selon Mor Talla Gaye, membre du regroupement des chauffeurs de Touba dirigé par Idy Kâ, qui accuse leur président Idy Kâ, ses camarades étaient constitués de groupe pour venir lui demander de décaisser une somme d’argent en appui social. Une demande, dit-il, que celui-ci n’a pas perçu d’un bon œil. «Il nous parle de social. Peut-on avoir un autre contexte plus approprié que celui de la Covid-19 ? Nous sommes restés deux voire trois mois sans travailler. Il doit nous remettre notre part de l’aide. Nous en avons besoin. Je me suis retrouvé avec une tête cassée», déplore-t-il. «On cotisait pour le social. Comme nous sommes dans une situation, nous devons récupérer cet argent. Nous avons 15 millions 700 mille francs en caisse. Nous avons même commencé à mendier. C’est très difficile. Nous réclamons notre argent», confie un transporteur qui signale, en même temps, que ses camarades ne peuvent plus continuer à assister ses employés alors qu’une caisse est disponible.
Selon Mame Cheikh Diop, c’est le groupe du président de leur regroupement qui a attaqué en premier. «Nous n’avons fait que riposter. Ils sont armés de pistolet, de gourdins et de bâtons. Ce n’est pas son argent. On le lui a confié. Le regroupement n’a dépensé aucun sou à l’endroit des chauffeurs. Nous vivons le martyre. Nous voulons qu’on règle ce problème», soutient-il.
Le camp adverse émet, cependant, une autre version. Contacté par nos soins, Aziz Touré, le porte-parole de la gare routière de Touba souligne que le nœud du problème est que l’autre groupe dissident peine toujours à avaler la pilule de la défaite lors du renouvellement de leur bureau. «Nous les avons battus. Ils sont mécontents. Ils veulent incendier nos locaux et partir avec l’argent. Idy Kâ est un homme de paix, un démocrate», se défend-t-il. Avant d’ajouter : «Nous attendons le signal de l’Etat pour donner l’ordre aux chauffeurs pour la reprise des activités. La vie est difficile. Nous n’avons plus rien. Nous sommes restés deux mois sans rien faire. Ils ont attaqué en premier. C’est leur président déchu Modou Mbaye qui a appelé à attaquer. Ma voiture est caillassée».
Salif KA
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