Les décisions prises par le président de la République, Macky Sall, lors de son adresse à la nation sur la situation du Covid-19 sont diversement appréciées par les religieux.
Les imams et oulémas du Sénégal ont pris la position adoptée par l’Eglise. Ils sont surpris par l’annonce du chef de l’Etat de la réouverture des mosquées et lieux de culte. C’est en tout cas la position émise par le secrétaire général de ladite association, Imam Omar Diène. Sur IRadio, lmam Diène s’est désolé de l’absence de concertation entre les religieux. «Nous avons appris la nouvelle comme tout le monde. Nous avons été pris de cours parce que nous vivons avec une maladie qui se propage très rapidement et qui avait demandé d’éviter les rassemblements et brusquement on voit que tout a changé, sans que nous soyons informés et ça devient une cacophonie en quelque sorte», a dénoncé le secrétaire général de l’Association des imams et oulémas du Sénégal. Qui ajoute : «Les mosquées ne sont pas préparées, la logistique fait défaut. Nous sommes perdus dans cette affaire, nous sommes dans une jungle et nous ne savons pas comment s’y prendre».
Cette position rejoint celle du clergé. Malgré la réouverture des lieux de culte décidée par le président de la République, le clergé n’a pas reculé sur sa ferme décision d’interdire les messes et autres rassemblements dans les paroisses. Une posture qui lui vaut les félicitations de l’Association des imams et oulémas du Sénégal qui est, d’ailleurs, à l’écoute du gouvernement.
Tout le contraire de l’Association mondiale de la paix islamique. Procédant hier à une cérémonie de remise de dons au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Directeur du Bureau régional de ladite Association a salué la décision prise par le chef de l’Etat surtout en cette période de pénitence. «S’il a pris cette décision, c’est parce qu’il dispose de bonnes informations», explique Dr Ahmet Mouhamet Ousmane. Toutefois, il a appelé les fidèles musulmans qui vont fréquenter ces lieux de culte à avoir conscience qu’il y a un virus dangereux qui circule. Et qu’ils doivent donc prendre certaines dispositions pour lutter contre la propagation de la maladie. L’Association mondiale de la paix islamique fait des actions pour soutenir les personnes démunies et accompagne dans l’organisation des cérémonies religieuses (Magal, Gamou…). L’association a également embauché des prédicateurs religieux, a procédé à la réalisation d’une Faculté islamique à Pire. Pour rappel, quelques jours après l’apparition du coronavirus, le président Macky Sall décrétant l’état d’urgence avait décrété la fermeture des mosquées et églises pour freiner la propagation du virus.
Magib GAYE