La reprise des cours prévue ce 02 juin divise les acteurs de l’éducation. Si ceux du public apprécient favorablement la décision, leurs collègues du privé, quant à eux, pleurent sur leur sort. Ils dénoncent le retard de l’appui de l’Etat destiné à leurs établissements et celui des salaires de mars et d’avril.
Annoncée par les autorités en charge de la question, la reprise des cours prévue le 04 juin, dans les écoles du Sénégal, commence à créer des inquiétudes chez certains acteurs. Si les établissements publics sont bien pris en considération dans cette nouvelle décision, tel n’est pas le cas pour ceux du privé. C’est du moins l’avis de l’intersyndicale Snecs-Udpel-Sudes de l’enseignement privé qui s’interroge sur leur situation. «Au moment où le Gouvernement décide de rouvrir les écoles, rien n’est encore décidé qui puisse apaiser l’inquiétude des acteurs de l’enseignement privé. Paradoxalement, la promesse étatique d’allouer des ressources financières aux écoles privées, dans le cadre du programme de résilience économique et sociale, n’est pas encore exécutée. Quel montant sera alloué à l’enseignement privé ? Quels sont les critères d’attribution ? Quelles sont les charges visées par cet appui financier ?», s’interroge l’intersyndicale dans un communiqué transmis. Avant d’ajouter : «Pire, en vue de matérialiser la décision gouvernementale de rouvrir les établissements scolaires le 02 juin prochain, le ministre de l’Education a sollicité des Gouverneurs la mise en place de comités régionaux de préparation de la reprise en ignorant royalement l’implication des acteurs du sous-secteur de l’enseignement privé».
Un mois après la fermeture des écoles à cause du Covid-19, ces enseignants des établissements privés du Sénégal avaient lancé l’alerte sur la situation déficitaire de la trésorerie de leur secteur pouvant générer l’incapacité de payer les charges de fonctionnement dont les salaires des personnels. C’est pourquoi ces syndicalistes déclarent, tout en restant solidaires des organisations syndicales du G7, que leur intersyndicale ne déléguera pas la responsabilité de représenter les enseignants du privé à d’autres syndicats. «Elle invite le ministre de l’Education nationale à diligenter le versement de l’appui financier du programme de résilience à tous les ayants droit, dans le respect strict des principes de transparence et d’équité. Elle réclame au ministre d’accorder plus de considération aux acteurs de l’enseignement privé et de les impliquer dans les dispositifs locaux de préparation de la reprise des activités d’enseignement-apprentissage. Mieux, parmi les préalables à la reprise des enseignements, l’Intersyndicale souligne avec force que le paiement des salaires non encore versés ne peut être ignoré. Est-il humain de parler de reprise à des enseignants qui n’ont pas encore reçu leurs salaires de mars et d’avril ?», posent-ils comme préalable pour une bonne reprise des cours.
Salif KA