Saint-Louis renoue avec les cas positifs au Coronavirus. L’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof) était, à la limite, nostalgique du Covid-19, après une longue accalmie. Le dernier cas testé positif à Saint-Louis remonte à quelques semaines maintenant. Et c’est sur la Langue de Barbarie, que le 6 e malade de la région est débusqué. Jusqu’à présent, la région Nord a, en effet capitalisé, 5 cas dont 4 dans la commune de Saint-Louis et 1 dans la cité sucrière de Richard-Toll. Tous sont sortis guéris de leur séjour hospitalier. Tout comme le dernier testé positif de Louga sur les quelques malades pris en charge au niveau du centre de traitement de Saint-Louis, est reparti dans le Ndiambour, sain et sauf. Pour l’heure, avec la découverte de ce mareyeur de 56 ans, locataire à l’hydrobase, sur la Langue de Barbarie, interné, depuis jeudi, au centre de traitement installé dans l’enceinte de l’hôpital régional, c’est toute la ville de Mame Coumba Bang qui prend peur. En fait, puisque le quartier Hydrobase est une composante à part entière de la Langue de Barbarie, de réels risques de propagation et de contamination, à grande échelle, existent. Le scénario que tout le monde redoutait est arrivé.
La proximité du quai de pêche de Guet-Ndar, jadis une fourmilière humaine, fermé pour 3 jours, pour être désinfecté, fait craindre le pire. En fait, ce haut lieu de négoce d’où partent, au quotidien, des dizaines de camions de poissons pour alimenter le reste du pays, est un terreau fertile, un véritable nid de développement du Covid-19. À cela s’ajoute l’extrême dangerosité de la bombe humaine que constitue le quartier Guet-Ndar, nanti de ses 16 mille âmes. D’autant que – c’est un secret de Polichinelle – quand Guet-Ndar et la Langue de Barbarie, le poumon économique de la localité, éternuent, c’est la ville de Saint-Louis qui tousse. Pour l’heure, les cas contacts, une quarantaine, sont répertoriés et sont en train d’être acheminés au niveau de l’hôtel Mame Coumba Bang. Parmi ces cas contacts, les premières estimations font état de beaucoup d’enfants, plus d’une dizaine, et, bien évidemment, de leurs mamans.
Gabriel BARBIER