La Mauritanie doit gérer les effets collatéraux de la pandémie mondiale du coronavirus suite à la fermeture de ses frontières aériennes et terrestres. Des Mauritaniens, bloqués à l’étranger, notamment dans les pays voisins, veulent rentrer. Le gouvernement s’y oppose provoquant des mécontentements.
A cause de la pandémie du coronavirus et de la fermeture des frontières aériennes, maritimes et terrestres du pays, plusieurs mauritaniens se sont retrouvés bloqués et interdits de retour au pays dans la tourmente du virus dont l’éradication apparait désormais comme un enjeu géopolitique mondial.
Ainsi, suite à la découverte des premiers cas de coronavirus (Covid-19) à la mi-mars, et après la suspension des vols internationaux, les autorités mauritaniennes, en accord avec celles du Sénégal et du Maroc, ont décidé de fermer les frontières terrestres à l’exception de la circulation des marchandises pour stopper la propagation de la maladie.
Même les Mauritaniens qui ont réussi à s’exfiltrer pour rejoindre leur pays en traversant le fleuve Sénégal, frontière naturelle entre la Mauritanie et le Sénégal, de manière illégale, ont été appréhendés et ramenés chez le voisin. Ce qui a suscité une réaction négative de certains Mauritaniens se demandant comment un pays peut refouler ses enfants.
Face à cette situation, plusieurs centaines de familles de Mauritaniens bloqués aux frontières avec le Sénégal et le Maroc depuis près de 2 mois ont organisé un sit-in devant le palais de la République le lundi 27 avril, pour interpeller le président Mohamed Cheikh ould El Ghazouani et exiger un retour organisé de leurs proches.
«Les personnes bloquées aux frontières sont confrontées à de nombreux problèmes et souffrent de conditions de vie extrêmement difficiles. L’option la plus responsable, en accord avec les autorités des pays voisins, serait un rapatriement organisé, suivi du confinement et d’un test de dépistage sur tous les individus se trouvant actuellement dans cette situation», suggère Ahmed, un proche d’un citoyen bloqué hors du pays.
Toutefois, les autorités mauritaniennes n’entendent pas céder sur ce point. Arguant ne pas disposer les moyens pour faire face à la pandémie en expansion au niveau du continent, les autorités mauritaniennes ont misé sur la carte de la prévention.
Ainsi, après avoir expulsé début mars des touristes italiens qui refusaient le confinement, le gouvernement mauritanien a adopté le principe de confinement systématique de toutes les personnes en provenance des pays touchés, notamment européens (Italie, France, Espagne, etc.) avant de procéder à la fermeture systématiques de ses frontières à toute personne, y compris les Mauritaniens se trouvant à l’étranger. A ces derniers, le gouvernement fournit un soutien mais assure qu’il n’entreprendra pas des opérations de rapatriement.
Cette politique a permis à la Mauritanie d’enregistrer jusqu’à présent des résultats positifs. Le pays n’a compté que 7 cas confirmés au coronavirus dont un décès et six guéris. Du coup, le pays ne compte plus depuis de cas positifs de coronavirus suivis médicalement.
Du coup, encouragées par ce succès, les autorités, droit dans leurs bottes, ne veulent plus prendre de risques d’importation de nouveaux cas de coronavirus lors d’éventuels retours, même organisés, des Mauritaniens bloqués à l’étranger.
Le360Afrique