Avec la fermeture de toutes les écoles à cause de la pandémie du Coronavirus, de nombreux enseignants de l’enseignement privé laïc et franco arabe risquent de subir un sort aussi dangereux que le Covid-19 : la privation des moyens de subsistance.
Le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Enseignement privé) alerte sur les risques que la mesure de Macky Sall va impacter les enseignants. Ils estiment que certains déclarants responsables ne sont pas dans les dispositions de payer les enseignants qui servent dans leurs écoles. Parce que beaucoup de parent d’élèves rechignent à passer à la caisse pour payer la scolarité, arguant que leurs progénitures ne font plus cours depuis belle lurette.
Le Secrétaire général du Sudes/Ep, Mamadou Khaly Traoré évoque «une alerte sur le risque de «Coronavirus social». En effet, dit-il, dans de nombreux établissements privés d’enseignement, beaucoup d’enseignants(es) ont un statut des plus précaires. Ils sont sans contrat de travail en bonne et due forme et sans bulletin de salaire, avec des rémunérations disparates, bien loin de la grille des salaires de la convention collective. Par euphémisme, ces enseignants sont appelés notamment par certains déclarants responsables des vacataires permanents. Il souligne que «la cupidité de certains déclarants responsables pourrait les conduire à exploiter éhontément cette précarité, en refusant de leur verser leurs maigres salaires ou 70 % de ceux-ci». Cela, conformément à l’article 3 de l’ordonnance N°001-2020 du 8/04/2020, aménageant les mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la pandémie du Covid-19.
A l’en croire toujours, déjà, à la dernière fin du mois, «la plupart des enseignants à statut précaire des écoles privées, n’ont perçu que la rémunération de deux semaines de travail au mois de mars. Ils risquent de ne rien avoir en fin avril». C’est pourquoi, il demande au ministre du Travail, Samba Sy de revoir tout cela d’autan plus que le président de la République, Macky Sall a sorti un décret pour revoir le code du travail pour protéger les employés en cette période de crise. «Le Sudes /Enseignement privé invite les autorités compétentes, en particulier, le ministère du Travail, à être très attentif au sort des enseignants à statut précaire des écoles privées, qui en réalité, font du travail au noir», dit Mamadou Traoré. Et de poursuivre : «Le Sudes/Enseignement privé, suggère au ministère du Travail, la mise en place d’un dispositif d’enregistrement, de collecte et de traitement des plaintes de travailleurs lésés dans ce contexte particulièrement difficile pour tout le monde et qui exige de tous et de toutes, un sens élevé de la solidarité et de l’humanisme pour gérer au mieux et combattre efficacement la pandémie effroyable».
Mamadou GACKO