La polémique enfle sur le nombre de Sénégalais morts du Covid 19 à l’étranger. Si Horizon Sans frontières que dirige l’expert en migration Boubacar Sèye parle de plus de 39 Sénégalais morts à l’étranger, l’Etat du Sénégal par le biais de son secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur prend le contrepied. Sur la Rfm, Moïse Sarr qui a tenté de clore le débat souligne : «Il est inutile d’installer la polémique en de pareilles circonstances. Le plus important est de compatir, soulager, assister et accompagner les familles qui sont en situation de deuil». Selon lui, son département doit détenir des éléments fiables et concrets pour pouvoir communiquer sur le nombre réel de décès. «Quand on nous signale un mort, le consulat saisit en premier, soit les autorités municipales, soit administratives de la localité avant de procéder à une vérification », explique Moïse Sarr. Toutefois, il s’empresse d’ajouter «que communiquer sur un genre de mort qui par la suite s’avère être faux serait un véritable choc pour la famille concernée. Il faut minutieusement procéder à une vérification et obtenir un certificat de décès pour pouvoir informer juste et vrai. Une manière de répondre indirectement à l’Ong Horizon sans Frontières qui a soulevé le débat.
Un peu plutôt, Horizon sans Frontières de Boubacar Sèye annonçait qu’au moins 39 Sénégalais ont péri entre l’Europe et les Etats-Unis du Coronavirus. «Des informations reçues, dont certaines issues de nos sources et points focaux de la Diaspora, le bilan provisoire, du nombre de Sénégalais morts du Coronavirus, s’élèverait à 39 morts dont 30 au moins en île de France, 3 en Italie, 2 en Espagne et 2 aux Etats Unis», révèle Boubacar Sèye dans un communiqué. Par la même occasion Horizon Sans Frontières a exhorté l’Etat du Sénégal «à plus de transparence et de coordination vis-à-vis de ses fils établis à l’extérieur dans la gestion de cette pandémie qui n’épargne personne». Faisant la leçon aux autorités, il dira : «Mourir du Covid 19 ne saurait nullement être une honte et l’Etat doit revoir son mode de communication pour arrêter la stigmatisation de la diaspora sénégalaise». Non sans préciser que : «La sensibilité des échos découlant de cette pandémie, demande certes une communication responsable et non alarmante, qui pourrait mettre des milliers de famille dans le désarroi, mais informer juste et vrai est un devoir transversal qui nous interpelle tous».
Magib GAYE