Décédé mardi à l’âge de 68 ans, Pape Diouf laissera une trace indélébile dans l’histoire du football français. Réputé pour son franc-parler et son sens de la formule, l’ancien président de l’Olympique de Marseille n’a laissé personne indifférent. Maxifoot vous offre le Top 20 de ses déclarations les plus marquantes.
Pape Diouf n’est plus. Infecté par le COVID-19, le Franco-Sénégalais est décédé mardi à seulement 68 ans. Une triste nouvelle pour le football français, qu’il a marqué de son empreinte, d’abord en tant que journaliste, avant de devenir agent de joueurs puis président de l’Olympique de Marseille entre 2004 et 2009.
Durant ces nombreuses décennies où il a été un acteur majeur du ballon rond dans l’Hexagone, cet orateur de talent s’est distingué par son sens de la formule et ses déclarations dont il avait le secret. Pour lui rendre hommage, Maxifoot a décidé de revenir sur le meilleur de ses déclarations.
1. «Il est le plus fieffé menteur du football français ! On serait un éléphant aux pattes d’argile si on se laissait déstabiliser par le premier guignol venu»
Été 2006. Au sortir d’un excellent Mondial, Franck Ribéry est fortement convoité par l’Olympique Lyonnais, où Jean-Michel Aulas fait tout son possible pour l’attirer. De quoi irriter Pape Diouf, qui n’a pas hésité à attaquer frontalement son homologue rhodanien. Résultat, l’ailier français est à Marseille, avant de filer au Bayern Munich, un an plus tard.
2. «Que représentent trois points face au drame annoncé que représente ce match ? L’an dernier, nous avons été caillassés sauvagement. Cette année, on s’attendait aussi un accueil de cette sorte. Nous ne serons pas ceux qui devront gérer un drame de type Furiani. Certains dirigeants pensaient comme moi que le report du match était une solution sage. Nous n’avons pas été entendus. La Ligue a fait preuve d’une incompétence absolue !»
Mars 2006. Pour contester la décision de la LFP de maintenir le Clasico à Paris, Pape Diouf a décidé d’envoyer ses Minots au Parc des Princes. Résultat des courses, un 0-0 héroïque au goût de victoire pour l’OM.
3. «Il n’y a pas de public haineux, comme on peut le voir à Paris. On sait qu’il y a là-bas une bande organisée, dont les membres se réclament du “supportérisme” , mais qui ne sont que des brigands de stade»
Février 2008. Après le succès des siens (2-1), Pape Diouf s’était fendu d’une nouvelle déclaration particulièrement salée à l’encontre du public parisien. Une sortie qui a précédé le lynchage de Yann Lorence, quelques mois plus tard, entraînant le plan Leproux.
4. «Tu as ma parole d’homme et d’honneur que si on me donnait une indemnité comme jamais l’OM n’a touché dans son histoire, tu ne partirais quand même pas. La deuxième chose, c’est que si tu ne veux pas jouer, libre à toi. Mais tu joueras en réserve. Si tu ne veux pas non plus, je ne te paierai pas. À toi de choisir»
Été 2006. Malgré ses envies de départ après la Coupe du monde, Franck Ribéry a été remis à sa place par Pape Diouf, qui a fini par lui ouvrir la porte un an plus tard. Une main de fer.
5. «Vincent Labrune n’était pas un journaliste. En tout cas, il n’en avait pas la capacité. Il a mis l’Olympique de Marseille en lambeaux. Quand on a tout fait pour remettre ce club à sa place et qu’une personne comme Vincent Labrune vienne par vanité, par bêtise, par incompétence et mette ensuite l’OM en lambeaux, on ne peut pas aimer ce bonhomme-là, c’est tout»
Juillet 2016. Évincé de l’OM à l’été 2009, Pape Diouf n’a jamais pardonné à Vincent Labrune, à l’origine de son départ. Du coup, l’ancien journaliste ne s’est pas gêné pour dézinguer l’homme d’affaires tout au long de son mandat de 5 ans.
6. «Le PSG actuel ne m’est pas très sympathique. C’est une équipe qui a été luxueusement bricolée avec beaucoup d’argent, là où d’autres clubs ont dû cravacher et effectuer un travail en profondeur. Ce PSG est une sorte de fabrication de luxe avec un carnet de chèques illimité»
Février 2013. Même après son mandat de président à l’OM, Pape Diouf ne manquait pas une occasion de se payer le PSG. Le club de la capitale version QSI, très peu pour lui.
7. «Ces victoires au mental, cela justifie quelques fois ces matchs de l’OM qu’on télévise et qui font tant de mal à certains. Suivez mon regard du côté du Doubs, du côté de Sochaux… C’est vrai que peut-être là-bas, il n’y a pas de Kachkar, qu’il n’y a pas de mise en examen mais je crois que si j’avais pris dans les mêmes conditions que les Sochaliens ont pris ce fameux Brésilien Ilan, peut-être qu’on aurait parlé de mise en examen à Marseille… Que Plessis apprenne à fermer sa gueule !»
Avril 2007. Après une large victoire sur Lille (4-1), Pape Diouf s’était payé son homologue de Sochaux, Jean-Claude Plessis. Malheureusement pour lui, son club a perdu la finale de la Coupe de France, un mois plus tard, face à la formation doubiste. Le pire souvenir de son passage à l’OM.
8. «Le match de jeudi m’a empli d’un sentiment de colère. Il est manifeste que des joueurs se sont pris pour des nababs, des vizirs»
Mars 2008. Pape Diouf n’a pas du tout accepté l’élimination de l’OM par le Zénith (3-1, 0-2), futur vainqueur de la Coupe de l’UEFA. Samir Nasri et Djibril Cissé étaient notamment visés par ce discours saignant.
9. «Le sarko-socialo-auxerrois ? Ses tours de passe-passe ne font même plus illusion…»
Mars 2016. Basile Boli ambassadeur de l’OM, Pape Diouf n’a visiblement pas apprécié. Un emploi fictif qui a eu le don d’agacer l’ancien président phocéen.
10. «Dans un pays fermé comme la France, il n’y a pas un seul Noir ou Arabe à la tête d’une entreprise du CAC 40 ou d’un ministère régalien, à Taubira près. Si je peux démystifier les clichés et montrer que les Noirs ne sont ni meilleurs, ni pires que les autres, alors je serai heureux»
Décembre 2008. Pape Diouf rappelait qu’il était le premier président noir de l’histoire de la Ligue 1.
11. «L’OM mérite autre chose que cette gouvernance un peu à l’aveuglette. Un élément m’a frappé. Dimanche dernier, le petit André Ayew a battu quasiment à lui tout seul Manchester United. Ayew est parti de Marseille pour zéro euro. Je m’en suis occupé, j’en ai été le tuteur, il faisait partie de la famille et il nous a quittés comme ça, pour zéro euro, quand Martial vaut 80 millions. Voilà l’illustration de ce qui se passe aujourd’hui à Marseille»
Septembre 2015. Oui, Vincent Labrune en a pris pour son grade avec Pape Diouf, qui ne l’a jamais épargné…
12. «Je pense qu’on se rend compte du ridicule des déclarations de certains joueurs ou membres du PSG. Un garçon comme Rothen, ce petit télégraphiste, doit se couvrir de ridicule»
Octobre 2005. A l’occasion d’un Clasico perdu 1-0, l’ancien milieu offensif du Paris Saint-Germain s’est plaint de fortes odeurs d’ammoniaque dans le vestiaire du Vélodrome. Une pure invention selon Pape Diouf, qui n’a pas manqué de dénigrer l’actuel consultant de RMC.
13. «Je ne sais pas s’il connaît le football ou pas… Certains disent aujourd’hui qu’il ne connaît pas le foot. Qu’il prend des décisions à l’emporte-pièce. Mais j’ai l’impression que pour gérer aujourd’hui l’Olympique de Marseille, il faut connaître le milieu, en connaître les subtilités pour s’en sortir. Je ne sais pas si l’Olympique de Marseille a les armes pour ça»
Juillet 2019. Pape Diouf n’hésitait jamais à mettre en avant ses qualités, qu’il ne retrouvait pas forcément ses chez successeurs, dont Jacques-Henri Eyraud. Un petit taquet pour la route.
14. «Ce Pape Malick Diakhaté de Lyon a dit que notre équipe de 2002 était une sélection de boîte de nuit. Il raconte ça parce qu’il est remplaçant. Il est en difficulté dans son club, Lyon va l’envoyer jouer en Ukraine ou je ne sais où… en Afghanistan. Ce Pape Malick Diakhaté n’est habile qu’avec sa langue, il ne sait pas faire une passe. Quand il a le ballon, on a l’impression qu’il a une bombe entre les jambes…»
Mai 2011. Il ne fallait surtout pas attaquer l’équipe du Sénégal, quart de finaliste du Mondial 2002. La preuve avec cette énorme pique de Pape Diouf à l’encontre de l’ancien défenseur lyonnais.
15. «C’est quelqu’un de très contrasté. Il peut dire blanc le matin et noir l’après-midi. C’est un menteur et un bluffeur. Avec lui, il y a toujours une différence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait. Quand il vous dit quelque chose, il faut y croire à moitié… Voire ne pas y croire du tout ! Voilà, c’est surtout le mensonge que j’apprécie le moins chez lui»
Mars 2010. Pape Diouf et Jean-Michel Aulas, une si belle histoire d’amour…
16. «Quand j’ai vu que Guillaume Hoarau n’était payé que 80 000 euros, je me suis dit que nous étions des tocards. Ses conseillers nous avaient demandé le double. C’est un prix d’ami qu’il a fait au PSG»
Mars 2009. Le Réunionnais n’a d’ailleurs jamais caché son attirance pour son club de coeur, le PSG.
17. «Un arbitrage maison, rennais à 1000%… La colère l’emporte sur l’analyse mais on comprend mieux qu’à l’Euro il n’y ait pas d’arbitre français»
Janvier 2008. Après une défaite à Rennes (3-1), en janvier 2008, Pape Diouf s’est emporté contre l’arbitre Bruno Coué, ne mâchant pas ses mots.
18. «Si aujourd’hui, il y a comme un espèce de transfert des passions des matchs OM-PSG vers les matchs OM-OL, c’est d’abord le fait des Lyonnais. Je peux les comprendre : voilà un champion de France depuis cinq ans, aux prétentions européennes très justifiées, mais qui a du mal à avoir une identité nationale, à s’affirmer sur le plan de la popularité et qui a beaucoup moins de popularité que le nôtre»
Octobre 2006. Pape Diouf continuait de tenir tête à Jean-Michel Aulas en lui rappelant que son club avait énormément de retard pour se faire aimer à l’échelle nationale.
19. «Quand vous vous abonnez à Canal Plus, c’est d’abord pour le football, après pour les films. Sans la Ligue 1, Canal Plus, c’est Canal Moins»
Septembre 2007. Il était alors question d’une baisse du tarif des droits TV. Chose que Pape Diouf a peu apprécié, ne se gênant pas pour le dire.
20. «Le mercato est clos, sauf si d’ici jeudi 31 janvier minuit, on me propose Ronaldo à un tarif préférentiel»
Janvier 2008. La dernière recrue du mercato hivernal marseillais à l’hiver 2008 ? Eliott Grandin.
Maxifoot