Malgré l’instauration officielle de l’état d’urgence et du couvre-feu, des habitants de la région de Matam, et notamment des émigrés, sont revenus au bercail en contournant les postes de contrôle.
La maladie du coronavirus a fini de provoquer la migration de plusieurs individus qui séjournaient dans les grandes villes comme Dakar, ainsi que celles des zones insulaires du pays. Non pas par peur pour d’aucuns !
Si l’on se fonde sur les différents avis recueillis auprès de certains d’entre eux. A la suite d’un rendez-vous médical, dans la capitale, un vieux qui a fait parti du premier lot des arrivées enregistrées dans la commune de Ranérou, (4 bus de 70 places), s’est instruit «la légitimité» de retourner vers les siens, comme d’autres passagers dont le séjour à Dakar n’était assujetti qu’à des activités temporaires. Sur le lot des récalcitrants qui ont bravé les interdits, on recense des jeunes, pour la plupart, des adeptes du petit service (cireurs de chaussures, vendeurs ambulants ou laveurs de véhicule), qui ont fui la morosité au niveau de la capitale. Un état de fait qui a touché aussi en grande partie des femmes (lingeuses à domicile, domestiques) qui ont quitté la ville pour rallier les zones rurales, apprend-on des voyageurs. A ces différentes catégories, s’ajoutent des commerçants qui avaient séjourné dans la capitale économique du Baol et quelques émigrés.
INCERTITUDE ET DANGER
Cette fuite en dehors des grandes villes qui a suscité l’arrivée de plusieurs voyageurs, inquiète les habitants de la région pour l’instant non atteinte par la maladie. Un praticien de la santé qui a peur d’une éventuelle contamination, voire une propagation du virus face au comportement condamnable des récalcitrants, appelle, les éventuels candidats à plus de retenue. «Les raisons qui dictent l’état d’urgence sanitaire doivent être respectées pour le bien des populations. C’est sérieux et il est inacceptable qu’on piétine les recommandations en se réfugiant derrière des paramètres souvent absurdes, il suffit d’une seule personne pour que le virus se propage partout», explique-t-il.
Du côté du comité régional de la surveillance, le gouverneur de la région s’active au quotidien à mettre fin à ces actes fortement jugés comme une «rébellion». Face à la menace, l’autorité en charge de l’exécutif régional a instruit les forces de l’ordre à une rigoureuse surveillance des points de passages clandestins. En plus, de fortes recommandations ont été formulées aux sous-préfets et aux chefs de village pour la détection des cas et leur signalement pour les mettre en quarantaine. Une mesure qui n’a pas tardé à être effective dans la commune de Matam où des commerçants ont été mis en quarantaine après avoir été sommés de fermer boutique par la police et les services d’hygiène…
Dans le cadre du transport urbain aussi, on note une surveillance plus accentuée des mesures édictées. A savoir, l’embarquement des passagers dans les bus, minibus, et autocars qui se fait dans le respect des places assises qui sont distribuées en tenant compte d’une distance d’au moins un mètre entre chaque passager. Le nombre de passagers à bord de ces catégories de véhicule à usage public ou privé est rigoureusement limité à la moitié du nombre de places prévues par la carte grise. Jusque-là, pour un seul voyage, une charrette transportait entre 8 et 10 clients, avec les nouvelles mesures, où le transport des Jakarta a été interdit, les charrettes ne transportent que deux personnes seulement…
SudQuotidien