(Correspondance) – Le visiteur indésirable est finalement arrivé dans la capitale du nord. Il s’agit du directeur du centre culturel français. Etroitement surveillé ces derniers jours, le ressortissant français est, aujourd’hui, pris en charge quelque part, dans l’île de Saint-Louis. Ses proches sont aussi confinés. Conséquence : les autorités municipales ont décidé de poser les jalons d’une lutte qui s’annonce de longue haleine. La désinfection, la désinsectisation ou tout autre moyen de lutte contre ce fléau planétaire ne sera de trop. Et tant que l’humanité ne viendra pas à bout de cette maladie pernicieuse, cet élan de lutte, qui ira crescendo aux quatre coins de la capitale du Nord et son arrière-pays, ne va faiblir. C’est dire que la croisade contre le Covid-19 est, désormais, engagée dans cette partie du monde où sont attendus des centaines voire des milliers d’émigrés ou modou-modou.
Devenue haut lieu de transit de potentiels porteurs du virus avec sa trentaine de lieux de passage le long du fleuve Sénégal, Saint-Louis se prépare au pire. D’autant qu’un camp de confinement qui a reçu ses 25 premiers pensionnaires, est installé au nouveau quartier Ngallèle. Arrivés via le bac de Rosso-Sénégal, ces émigrés ouest-africains, 20 hommes et 5 femmes vont devoir prendre leur mal en patience durant deux semaines, le temps d’incubation du virus. Et c’est dans l’antre de ce quartier périphérique que les autorités locales, toutes obédiences confondues, ont démarré ce long marathon qui les mènera dans les gares routières, les marchés, les grand places et partout où «le virus de tous les malheurs» peut passer et repasser.
Gabriel BARBIER