Les mesures prises par les autorités sénégalaises pour circonscrire la propagation du Covid-19 demandent un renforcement dans une éventuelle, non souhaitable, persistance de la maladie au-delà d’un délai d’un mois indiqué. D’où la pertinence des cinq propositions de Yoonu Askan wi qui aménage à l’Etat une porte de sortie au cas où l’épidémie perdure. La première, soutiennent-ils, consiste à mettre à profit les trois semaines de fermeture des classes dans les écoles et universités, englobant les vacances de la quinzaine de la jeunesse. «Demander aux chefs d’établissements, d’abord, de requérir de leurs personnels enseignants des paquets d’exercices à remettre aux élèves de toutes les classes et à faire à la maison ; ensuite d’identifier, de renforcer et de diversifier les ressources numériques disponibles en ligne, afin de les mettre à la portée des élèves par e-mail (…) ou autre plateforme, afin de maintenir élèves et étudiants en situation de recherche, d’auto-apprentissage, d’exercisation et de renforcement», suggèrent-ils. «Il faut envisager dès maintenant et à toutes fins utiles, un réaménagement du calendrier scolaire et universitaire, en rapport surtout avec les examens de fin d’année. Ces quelques mesures visent à permettre aux enseignants, élèves et étudiants de s’occuper utilement et de garder le cap, tout en évitant de laisser les enfants trainer dans les rues à leurs risques et périls», ajoutent-ils.
Entre autres préoccupations, Yoonu Askan Wi propose la mise en place un fonds national de solidarité pour soutenir la stratégie de riposte. Un fonds alimenté par différentes sources telles que «ponctions sur les ressources de certaines institutions budgétivores (caisses noires de la Présidence, de l’Assemblée nationale, du Hcct, du Cese…) ; report, annulation ou réévaluation à la baisse de certaines grosses dépenses non prioritaires (par exemple le stade de 150 milliards FCfa), souscriptions volontaires des personnes physiques et morales, etc.» «Il faudra au préalable susciter une forte adhésion et appropriation populaire, et définir de façon inclusive et participative, des modalités claires, transparentes et fiables de collecte et de gestion des contributions», recommande Yoonu Askan Wi.
Salif KA