Les populations de la partie nord du pays ne manifestent aucun respect des consignes sanitaires émises par les pouvoirs publics, pour se prémunir de la maladie du Coronavirus. Un tour dans quelques lieux publics permet d’en faire le constat.
(Podor) – La peur et la panique autour de la maladie du Coronavirus ne sont nullement senties chez les populations de la zone Nord du Sénégal. En effet dans cette partie du pays, force est de constater que les gens n’en parlent même pas et continuent de vaquer à leurs préoccupations. Preuve que cette maladie n’inquiète et n’empêche à personne de dormir, c’est qu’avec l’annulation de nombreux événements dont des rassemblements de personnes, les marchés hebdomadaires qui drainent des foules et qui se tiennent en plein air, continuent à avoir lieu dans les différentes localités de la région. Et paradoxalement dans ces lieux où toutes les nationalités s’y côtoient, aucune mesure d’hygiène qui s’adapterait à la situation actuelle, n’est prise pour endiguer le mal. «Les autorités locales devaient prendre des mesures de confinement pour se prémunir de la maladie. Mais aller jusqu’à bloquer des activités en plein air ou des gens peuvent se promener, alors qu’ils ne sont pas en contact avec d’autres, n’est pas sérieux», expliquent certains vendeurs trouvés dans certains marchés hebdomadaires. Dans cette zone nord, les communes de Galoya, Madina-Ndiatbé, Ndioum et celle de Thillé Boubacar constituent les plus grands marchés hebdomadaires. Dans ces lieux de convergence de plusieurs milliers de personnes où les populations sont en contact permanent avec d’autres, les populations ignorent même ce que c’est un masque, encore moins de gants et ne s’adonnent nullement aux pratiques élémentaires du lavage des mains avec du savon.
Les autorités locales mises à l’index
Certes informées que la maladie est bien là, et qu’elle serait très dangereuse, la vendeuse Diatou Cissé continue de vendre ses clients sans se sourciller d’une quelconque maladie. Plus grave, ses clients continuent d’utiliser les mêmes ustensiles et pots d’eau à boire et autres cuillères pour servir le repas. Dans son restaurant, la dame confie qu’à part l’eau de javel elle ne connait aucun autre produit détergent qui doit désinfecter le milieu dans lequel elle travaille. «On ne connait pas qui porte le virus et on ne connait pas non plus qui ne le porte pas», renseigne la vendeuse de légumes qui accueille au tour de sa table plusieurs clients qui manipulent et touchent avec leurs mains son produit comme ils veulent. Toutefois, les populations reconnaissent tout de même avec beaucoup d’indignation que du côté de leurs autorités étatiques et locales, elles ne sont informées de rien sur les mesures d’hygiène à prendre. Une situation qui les expose la maladie qui fait peur.
Abou KANE